dimanche 5 décembre 2010

Le nucléaire civil est-il suffisamment sécurisé ?


Cela se passe à Flamanville, dans la centrale, le 5 décembre. Il neige. Un hangar, contenant des fûts de déchets radioactifs, s'effondre sous le poids de la neige. Quelques jours auparavant le village de Flamanville avait été privé... d'électricité. Risible ? Non, ce n'est pas drôle !

L'intérieur du bâtiment, avant l'effondrement.

Questions :

1 - Les fûts, nous dit-on, contenaient des gants et des chiffons faiblement contaminés.
• Est-il certain qu'à ce matériel "faiblement radioactif" n'étaient pas mêlés, parfois, d'autres déchets plus radioactifs ?
• Comment sont éliminés ces déchets faiblement radioactifs ? Sont-ils stockés ad vitam aeternam (en quelles quantités, et où ?) ? Détruits (par incinération) ? Jetés (où ? au fond des mers ?)...

2 - Comment une installation nucléaire très sécurisée peut-elle contenir des bâtiments, de type hangars, incapables de supporter le poids de la neige, en cas de forte chute ?

3 - Certains des fûts (en plastique) ont-ils été lésés par la chute des poutres du toit effondré ?

4 - Le risque que représente cet accident est classé 1 (sur l'échelle de dangerosité nucléaire échelonnée de 1 à 7). Quel est ce risque, si aucune fuite radioactive n'a pu se produire ?

5 - Pourquoi les déchets faiblement radioactifs restent-ils stockés dans la centrale de Flamanville ? N'importe quelle entreprise se débarrasse de ses déchets et les traite. Quelle est la filière de mise au rebut de ces déchets avant élimination ?

À ce questionnement s'ajoutent les appréciations que des citoyens lucides peuvent formuler après avoir pris connaissance de cette information invraisemblable qui laisse apparaitre que toutes les précautions ne sont pas prises pour mettre en sûreté des objets de travail contaminés, une fois qu'on les a utilisés.

Ce qui vient du ciel (pluie, neige, vents violents...) qui peut entrainer des inondations, des surcharges de poids, des renversements de murs fragiles, ou ce qui pourrait tomber du ciel (aéronefs ou fusées, dirigés par des volontés hostiles) représente un danger qui doit être mesuré et dont il faut se prémunir. À l'évidence, ce risque est sous estimé.

L'industrie nucléaire est dangereuse et sa mise en sécurité (ainsi que celle des riverains) coûte cher. Dans une économie libérale qui cherche à éviter les dépenses pour augmenter les profits, les centrales, dès lors qu'elles ne plus protégées par des politiques de service public, cessent d'être superprotégées. Consolider un hangar ne représente pas une lourde dépense. Que cela n'ait pas été fait peut inquiéter. Surtout s'il doit recevoir des containers de déchets (peu ou très radioactifs...).

Il n'est pas de jour qui ne nous apporte son lot d'informations relatives à la difficulté de mettre les citoyens à l'abri de risques nucléaires. On est en droit de penser que cette industrie, dont nous ne connaissons pas grand chose, en réalité, non seulement n'a aucun avenir mais constitue une menace bien présente.