lundi 26 août 2013

Corinne Lepage, qui n'est ni une extrémiste ni une Cassandre, nous interroge : et si 2025, (date à laquelle François Hollande demande à ses ministres quel sera, alors, l'État de la France), marquait  l'étape principale de la fin du nucléaire ou... de la France !





Aux victimes de Tchernobyl, aux victimes de Fukushima, aux voisins des centrales nucléaires, aux salariés qui travaillent dans le nucléaire, aux magnifiques services de secours qui seraient les premiers à affronter une catastrophe. En souhaitant que cela n'arrive jamais.
 
L'exercice commandé par le Président de la République à ses ministres est plus que salutaire car il consiste à fixer un objectif pour se donner les moyens de l'atteindre. On peut donc se gausser effectivement de la faiblesse des moyens évoqués en face d'objectifs alléchants mais il n'en demeure pas moins que l'absence de stratégie dont souffre la France est largement due à la disparition du Plan et au manque de visibilité à moyen terme et à long terme.
 
Ceci étant, des événements majeurs internes et externes peuvent se produire qui, bien évidemment, modifient considérablement une trajectoire prédéfinie. Parmi eux, un accident nucléaire majeur en France peut se produire et plus précisément encore cet accident nucléaire pourrait bien affecter la centrale de Fessenheim. En effet, en faisant le choix non discuté de poursuivre au-delà de 30 voire 40 ans jusqu'à 60 ans la durée de vie des centrales nucléaires, EDF et son contrôleur l'ASN, auxquels se remet aveuglement l'État (si tant est que l'on puisse séparer l'un de l'autre), prennent un risque délibéré et important. Déjà, l'institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), dans la copie qu'il a remis lors du débat national sur la transition énergétique insiste sur le fait qu'à 35 ans, les risques de rupture brutale à Saint-Laurent, Dampierre, Cruas, Chinon même en cas de situation incidentelle et accidentelle n'étaient pas à exclure. Il rajoute que les marges de rupture sont également insuffisantes à Bugey. De plus, comme l'explique Benjamin Dessus dans la note remise lors du débat national sur le coût d'un accident nucléaire en France, la probabilité d'un accident nucléaire dans l'étude externe dite, qui sert de base, est de cinq accidents pour 100 000 par réacteur et par an ce qui représente pour la France sur une période de 20 ans 6 % de risque, ce qui est colossal ! La France est partie sur un risque 10 fois moindre. Mais, tous ces scénarios probabilistes reposaient sur un risque d'accident avec fusion du cœur de 0,014 alors que la réalité constatée a été de quatre soit 280 fois plus que prévu. En conséquence, le risque est en réalité beaucoup plus important.
 
Il l'est particulièrement pour Fessenheim, centrale dotée d'une seule enceinte de confinement, construite sur la plus grande nappe phréatique d'Europe, 9 m en dessous du grand canal d'Alsace et surtout dans une zone sismique reconnue puisque le tremblement de terre de Bâle de 1356 avait lors de la décision de construction été évalué à 6,2 sur l'échelle de Richter, auquel avait été ajouté un coefficient de sécurité de 0,5. Aujourd'hui, la réévaluation détermine plutôt un tremblement de terre compris entre 6,9 et 7,2. EDF comme l'ASN et de manière incompréhensible le ministère de l'écologie conduit par Madame Batho, Monsieur Fillon et Madame Kosciusko-Morizet pour le post Fukushima, Jean-Louis Borloo enfin, ont refusé de l'entendre et de prendre en considération les études très convaincantes faites par des les organes d'expertise suisses indépendants mettant en lumière la sous-évaluation manifeste du risque sismique.
 
Aujourd'hui, une carte harmonisée de l'aléa sismique à l'échelle de l'Europe vient d'être dressée par une cinquantaine de scientifiques (voir Le Monde du 17 août 2013). L'étude aboutit à envisager que des secousses beaucoup plus fortes que les séismes historiques de référence puissent se produire selon Monsieur Cotton, professeur de sismologie à Grenoble. D'ores et déjà les scientifiques ont revu à la hausse les maximes et magnitude maximale envisagée de 0,5 à 1 supplémentaire sur l'échelle de Richter. Un programme complémentaire de recherche va démarrer en octobre pour trois ans pour mieux protéger les infrastructures critiques contre les aléas naturels. Quoiqu'il en soit, chacun sait désormais qu'en laissant Fessenheim fonctionner, il prend un risque considérable qui, s'il se transformait en réalité, changerait totalement la trajectoire de la France.
 
Du jour au lendemain, les Français réclameraient la fermeture des centrales nucléaires ce qui serait bien entendu impossible et se limiterait aux plus anciennes et plus dangereuses réduisant de toute façon considérablement la production électrique nationale. Par ailleurs, au-delà de la catastrophe sanitaire et humaine qui se produirait, et s'il s'agissait de Fessenheim et bien au-delà des frontières de la France en Suisse et en Allemagne, entraînant un ressentiment majeur contre notre pays et bien évidemment des demandes indemnitaires considérables, c'est une catastrophe économique industrielle et financière majeure qui se produirait. Les évaluations du coût d'une catastrophe nucléaire évoluent aujourd'hui entre 600 et 6000 milliards d'euros. Dans tous les cas de figure, il s'agit d'une somme colossale dont personne n'imagine comment elle pourrait être réunie. Elle se traduirait pour toutes les activités économiques de notre pays, en commençant bien entendu par l'agriculture, la viticulture et le tourisme, en continuant avec la production de biens et services en général, personne dans le monde n'ayant envie d'acheter des produits risquant d'être contaminés. 
 
Dès lors, imaginer la France de 2025, c'est avant tout faire en sorte qu'une telle catastrophe ne se produise pas. Cela signifie non seulement fermer Fessenheim sans délai mais également mettre en route les procédures de fermeture des centrales les plus dangereuses, qui sont parfaitement identifiées par l'IRSN et créer les possibilités de sortir à terme du nucléaire. C'est décider de s'inspirer du modèle allemand pour faire redémarrer une activité industrielle autour de la troisième révolution industrielle qui mêle numérique et nouvelles énergies, industrie et services de l'efficacité énergétique, domotique, robotique et transition industrielle vers une sobriété des matériaux et de l'énergie utilisée en particulier autour de l'économie circulaire.
 
Effectivement, Fessenheim pourrait bien dans un sens ou dans l'autre redessiner la France de 2025.

lundi 12 août 2013

Le plus gros rejet radioactif en mer de l’Histoire

 

 Fukushima = 4 catastrophes nucléaires majeures,
il est temps de le reconnaître !

Je signe la pétition
Depuis le 11 mars 2011, ce n’est pas une seule catastrophe nucléaire majeure qui a lieu à Fukushima mais quatre !

En mars 2011, les cœurs de trois réacteurs sont entrés en fusion et plusieurs explosions ont endommagé les bâtiments réacteurs de la centrale de Fukushima Daiichi.
La quatrième catastrophe vient d’être révélée, après plus de 2 ans de mensonges : en avril 2011, l’eau contaminée du réacteur n°2 s’est répandue dans l’océan causant la plus forte pollution radioactive en mer de l’Histoire. Et depuis... les réacteurs éventrés continuent de déverser d’énormes quantités de radioactivité dans l’environnement et l’océan.
Catastrophe nucléaire de Fukushima
  • CATASTROPHE n°1 : fusion du cœur du réacteur N°1
  • CATASTROPHE n°2 : fusion du cœur du réacteur N°3
  • CATASTROPHE n°3 : fusion du cœur du réacteur N°2
  • CATASTROPHE n°4 : plus gros rejet radioactif en mer de l’Histoire
Pourtant, les autorités n’ont décrété qu’une seule catastrophe de niveau 7. Arrêtons le mensonge ! Il est temps que ces 4 catastrophes nucléaires majeures soient admises en tant que telles.
En solidarité avec le peuple japonais et pour que les multiples catastrophes de Fukushima soient enfin reconnues, mettons la pression sur les autorités internationales pour que toute la lumière soit faite sur la réalité à Fukushima.
J’exige de l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique (AIEA) qu’elle classe les 4 catastrophes de Fukushima en tant qu’accidents majeurs, soit au niveau 7, le niveau maximal de l’échelle internationale INES [1] de classement des accidents nucléaires.