dimanche 22 septembre 2013

L'accident fatal est possible

Le quatrième des trois dispositifs de sécurité ayant fonctionné les deux bombes atomiques tombées du B52, en 1961, n'ont pas explosé. Voila qui est rassurant ! La réalité est plus tragique : les armes portées pouvaient échapper aux meilleurs contrôles. Et maintenant ? Sommes-nous à l'abri d'un accident ? Qui peut le dire ? Les discours rassurants ne convainquent guère. Bref, la sécurité la meilleure serait d'éliminer toutes les armes nucléaires. Impossible ? Impensable ? Alors continuons de jouer l'avenir de la planète à pile ou face.


Par Yona HELAOUA (http://www.france24.com/fr/20130921-etats-unis-1961-bombe-nucleaire)
Et si New York et Washington avaient été rayés de la carte ? D’après les révélations exclusives du "Guardian" vendredi 20 septembre, une bombe à hydrogène (bombe H), 260 fois plus puissante que celle qui a touché Hiroshima en 1945, a bien failli exploser à Goldsboro, en Caroline du Nord, le 23 janvier 1961 – soit trois jours après le discours inaugural du président John F. Kennedy.

Le "Guardian" s’appuie sur un document secret de l’armée de l’air américaine, obtenu par le journaliste d’investigation Eric Schlosser, en vertu de la loi sur la liberté d’information. D’après ce document, rédigé le 22 octobre 1969, soit huit ans après les faits, un bombardier de l’US Air Force, transportant deux bombes H de type Mark 39 et qui survolait la côte Est, est tombé en panne en plein vol. Alors qu’il piquait du nez, l’avion a laissé échapper ses deux bombes au-dessus de Goldsboro.

Un petit interrupteur pour éviter une énorme catastrophe
L’une d’entre elles est tombée dans un pré, tandis que l’autre a terminé sa course dans les branches d’un arbre, son parachute déployé et ses mécanismes de sécurité désactivés. Seul un petit interrupteur à faible voltage a permis d’éviter la catastrophe. Si la bombe avait explosé, les villes de Washington, Baltimore, Philadelphie et de New York auraient pu être touchées par le champignon atomique, avec des millions de vie en jeu.

Le rapport, écrit par un ingénieur chargé de contrôler les mécanismes de sécurité des bombes, est intitulé "Goldsboro revisité, ou comment j’ai appris à me méfier de la bombe H". Ce titre est une référence au film de Stanley Kubrick, "Docteur Folamour", dont le titre en anglais est plus long : "Dr Strangelove or: How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb" ("Docteur Folamour ou comment j’ai appris à arrêter de m’inquiéter et à aimer la bombe").

Le gouvernement muet
Si le pire a été évité, ce n’était apparemment ni la première ni la dernière fois qu’un tel accident se produisait. Selon le journaliste Eric Schlosser, auteur d’un ouvrage sur l’arme nucléaire, au moins 700 accidents ou incidents mettant en cause 1 250 armes nucléaires auraient été enregistrés entre 1950 et 1968. "Le gouvernement américain a constamment essayé de cacher ces informations à la population pour éviter que cela ne soulève des questions sur sa politique nucléaire, estime le journaliste. On nous a affirmé qu’il était impossible que ces armes se déclenchent par accident, alors que cette bombe-là a bien failli exploser."


 

samedi 21 septembre 2013

L'avancée ambiguë du Vatican

mgr_mamberti 
  Mgr Mamberti.

Appel lancé par Dominique Mamberti, secrétaire du Vatican pour les rapports avec les États,  lors de la Conférence générale de l’ (Agence international de l’énergie atomique) à Vienne.

Il est temps de « détourner le matériel nucléaire destiné à des fins militaires vers des activités pacifiques ». a également exprimé sa préoccupation concernant la situation au Moyen-Orient et a encouragé les négociations sur le programme nucléaire de l’Iran. Le Saint-Siège, a-t-il dit, « est fermement convaincu que les difficultés actuelles peuvent et doivent être surmontées par la voie diplomatique, en utilisant tous les moyens mis à disposition de la diplomatie » et en dépassant les obstacles qui « empêchent la confiance réciproque ».

Mgr Mamberti affirme que « la sécurité mondiale ne doit pas s’en remettre aux armes nucléaires » et il rappelle que « nous avons besoin d’une adhésion universelle et inconditionnelle et de la réalisation du Traité de non-prolifération ».

Pour le secrétaire du Vatican pour les rapports avec les États, la communauté internationale doit « donner un nouvel élan au processus de désarmement nucléaire, y compris un véritable progrès dans le démantèlement des armes nucléaires ». Et il réaffirme que désarmement et non-prolifération sont « également fondamentaux d’un point de vue humanitaire ».
 
Mgr Mamberti a donc exprimé la « profonde préoccupation du Saint-Siège vis-à-vis des récents événements tragiques au Moyen-Orient ». Le Saint-Siège réaffirme « son ferme soutien aux efforts visant à établir une zone medio-orientale libérée des armes nucléaires et de toutes les armes de destruction massive ». Les zones libérées des armes nucléaires, a-t-il constaté, sont le meilleur exemple de confiance et de sécurité et l’affirmation que la paix et la sécurité sont possibles sans la possession d’armes nucléaires. Mgr Mamberti a enfin mis l’accent sur «les développements dans les négociations sur le programme nucléaire de l’Iran »

Dans son discours, il n’a pas non plus manqué de s’attarder sur l’énergie nucléaire, qui, a-t-il dit, doit être «utilisée de manière non seulement pacifique, mais aussi sûre».


On ne peut que se réjouir de cet prise de position du porte-parole du Vatican en faveur «d’une adhésion universelle et inconditionnelle et de la réalisation du Traité de non-prolifération ». Par contre, il faut bien constater qu'en appeler à « détourner le matériel nucléaire destiné à des fins militaires vers des activités pacifiques » donne à penser que le nucléaire civil est légitimé (ce qui ne peut que réjouir l'AIEA), malgré  la nuance  supplémentaire : l’énergie nucléaire doit être «utilisée de manière non seulement pacifique, mais aussi sûre».

 AIEA