jeudi 31 mars 2011

Tchernobyl n'aurait causé aucun cancer de la thyroïde en France !

Cachez ce nucléaire que je ne saurais voir mis en cause !

PARIS (AP) — La cour d'appel de Paris se prononcera le 7 septembre sur la demande de non-lieu dans l'enquête sur les éventuelles conséquences sanitaires du passage en France du nuage radioactif après la catastrophe de Tchernobyl en avril 1986.

L'unique personne mise en examen dans ce dossier, le Professeur Pierre Pellerin, avait sollicité, voici plusieurs mois, un non-lieu dans ce dossier instruit par la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy.

L'audience, à huis-clos, a duré toute la journée de ce jeudi 31 mars 2011, devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris. Cette demande de non-lieu était soutenue par le ministère public.

Par ailleurs, le ministère public a demandé la clôture de l'enquête, ouverte en juillet 2001, affirmant que les expertises versées au dossier ne démontrent pas de lien entre la catastrophe de Tchernobyl et certaines pathologies, comme le cancer de la thyroïde.

Si cette audience devant la chambre de l'instruction était fixée de longue date, elle intervient dans un contexte marqué la grave crise nucléaire au Japon.

La position du parquet général "ne va pas être bien comprise" par les parties civiles, a déclaré dans l'après-midi, Me Bernard Fau, l'un des avocats des parties civiles. Il redoute un non lieu qui ne serait pas compris par l'opinion publique qui se trouve dans une "situation de défiance à l'égard de l'institution judiciaire".

Dans la matinée, une trentaine de personnes, membres de l'Association française des malades de la thyroïde (AFMT) ou de la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) ont manifesté sur le pont au Change, les abords du palais de justice leur étant barrés par des gendarmes mobiles.

Vingt-cinq ans après, et dans un contexte assombri par l'accident nucléaire de Fukushima, la catastrophe de Tchernobyl refait surface. La cour d'appel de Paris a examiné ce jeudi l'intérêt de poursuivre l'enquête sur les conséquences sanitaires du nuage radioactif en France.

Une enquête ouverte en 2001
La juge Marie-Odile Bertella-Geffroy enquête depuis 2001 pour établir un lien entre les cancers de la thyroïde et le passage du nuage de Tchernobyl au dessus de la France en avril 1986 et démontrer que les mesures d'information et de précaution n'ont pas été prises.

Explosion de traitements thyroïdiens
"C'est une affaire du même type que le sang contaminé ou l'amiante", estime Chantal Lhoir, fondatrice de l'Association française des malades de la thyroïde (AFMT) pour qui le lien entre la catastrophe nucléaire et l'explosion de maladies thyroïdienne ne fait aucun doute. "La consommation de Levothyrox (traitement thyroïdien) a été multipliée par cinq depuis 1986. Des régions comme le Mercantour ou la Corse ont été plus touchés que d'autres, avec des populations qui mangeaient leurs produits, laitages, salades, légumes verts…"

Nell Gaudry, membre de l'AFMT atteinte d'un cancer papillaire en 2006 déplore la "désinformation" qui a prévalu à l'époque. "Si on nous avait dit de laver nos légumes ou nos fruits à l'eau savonneuse et de faire attention, nous n'aurions pas été contaminés."

Le Professeur Pèlerin en examen
L'AFMT et la Criirad (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité) ont d'abord déposé une plainte pour "coups et blessures ayant entraîné la mort", motif qui n'a pas été accepté par la justice. C'est pour "tromperie aggravée" que le professeur Pierre Pèlerin, qui était à l'époque à la tête du Service central de protection contre les rayons ionisants (SCPRI), l'équivalent de l'IRSN, a été mis en examen en 2006. Il est accusé de ne pas avoir empêché la commercialisation d'aliments irradiés.

"On refuse aux malades de s'appeler victimes"
Dix ans après le début de l'enquête, la justice veut mettre un terme à l'enquête. Le procureur a demandé à la juge de suspendre son investigation et a requis un non-lieu. "On refuse aux malades le droit de s'appeler victimes, déplore Roland Desbordes, président de la Criirad. S'il y a non-lieu, on mettra sur la place publique tous les documents protégés par le secret de l'instruction, qui sont accablants, et qui montrent la volonté de mensonge."



mardi 29 mars 2011

Le nuage de Tchernobyl cache encore la vérité à Paris !

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Tchernobyl : la cour d'appel examine un arrêt de l'enquête en France

PARIS - La cour d'Appel de Paris examinera, jeudi 31 mars, une possible clôture de l'enquête ouverte en 2001 sur l'impact du nuage de Tchernobyl en France depuis 1986, le parquet général estimant que les scientifiques n'ont pu mettre en évidence aucun conséquence sanitaire mesurable.

Ouverte en 2001 après une plainte de l'association française des malades de la thyroïde (AFMT) et de la Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité (Criirad), l'enquête de la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy s'est concentrée sur la communication des données de radioactivité sur le territoire.

Une seule personne a été mise en examen, le Professeur Pierre Pellerin pour "tromperie aggravée" en 2006, l'ancien patron du Service central de protection contre les rayons ionisants (SCPRI) étant soupçonné d'avoir masqué l'ampleur de la radioactivité au passage du nuage de Tchernobyl en 1986.

Le SCPRI avait diffusé plusieurs communiqués rassurants, affirmant notamment que "l'élévation relative de la radioactivité" en France était "très largement inférieure aux limites réglementaires".

Les plaignants estiment qu'avec une telle communication, des aliments, interdits à la consommation dans des pays voisins, ont pu être vendus en France.

Cinq ans après sa mise en examen, le Pr Pellerin demande un non lieu.

Pour le parquet général, qui soutient cette demande, l'élément intentionnel nécessaire pour caractériser la tromperie n'existe pas, aucun élément du dossier ne venant établir que l'ancien chef de l'autorité de protection nucléaire a délibérément trompé les consommateurs.

Surtout, le ministère public requiert un non-lieu général et une clôture de l'enquête.

Selon lui, les analyses scientifiques au dossier s'accordent pour établir que la catastrophe nucléaire de 1986 n'a pas eu de conséquence sanitaire mesurable en France, en particulier aucun lien n'a été fait avec des maladies de la thyroïde.

S'appuyant sur ces conclusions et sur le fait que les investigations durent depuis 10 ans, il requiert la fin de l'enquête, ce qui fait bondir les parties civiles.

"Ce serait un bien mauvais signal émis par l'institution judiciaire à l'égard du corps social de dire que cette procédure doit s'interrompre prématurément", estime Me Bernard Fau, avocat de parties civiles.

Dans ce dossier, "il reste peu de choses à faire : l'achèvement d'une expertise en cours (ndlr: qui concerne des données épidémiologiques en Corse) et l'audition finale du Professeur Pellerin", a-t-il dit à l'AFP.

L'avocat conteste en outre l'analyse du Parquet.

Là où le Parquet raisonne par grandes zones à partir de moyennes nationales, "la juge d'instruction s'est attachée à effectuer au contraire une recherche au plus près du territoire, en considérant les petites zones les plus contaminées et non des moyennes générales", dit-il.

Elle a ainsi commandé, en 2005, une enquête sur 13 villages corses pour tenter d'établir un lien de causalité entre le passage du nuage et les maladies thyroïdiennes.

Me Fau s'inquiète également de la remise en cause de la qualification de "tromperie aggravée". "Si elle ne peut plus être retenue pour les affaires de santé publique, on se prive d'un instrument essentiel du droit pénal qui est le dernier rempart contre les déviances".

Co-président de l'AFMT et plaignante dans cette affaire, Chantal Garnier "demande toute la transparence" et se dit "révoltée" d'une éventuelle fin de l'enquête. L'AFMT appelle les plaignants à manifester jeudi matin devant le Palais de justice.

(©AFP / 29 mars 2011 05h28)

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Nous venons d’apprendre par divers journaux que le parquet a l’intention de requérir un non-lieu dans l'enquête sur le passage en France du nuage radioactif de Tchernobyl lors d'une audience de la cour d'appel de Paris le 31 mars. Cette consternante nouvelle arrive au moment même où nous attendons le nuage de Fukushima, en pleine catastrophe nucléaire.

« Cette attitude vise à étouffer l'instruction pénale portant sur la problématique majeure de la communication officielle en direction des populations, lors des catastrophes nucléaires, ce qui est absolument intolérable », a réagi Chantal Lhoir, co-présidente de l'Association française des malades de la thyroïde (AFMT), dans un communiqué.

L'association demande au garde des Sceaux Michel Mercier d'empêcher toute « entrave » au déroulement de l'instruction, particulièrement le non-lieu dans cette affaire. 


L’AFMT estime que le dossier de l’instruction a mis au jour des fautes au détriment de la protection des populations en ce qui concerne l’information sur l’air et l’alimentation. Elle estime que le Service Central de Protection contre les Radiations Ionisantes a trompé la population en diluant, retardant ou masquant les données, en acceptant que des aliments contaminés interdits à la consommation chez nos voisins étrangers soient revendus sur le territoire français avec des doses hors des normes admises par l’Organisation Mondiale pour la Santé.

Pour les co-présidentes de l’Association, Madame Chantal Lhoir et Madame Chantal Garnier, « c’est au moment où l’instruction pénale réunit les données épydémiologiques sur le développement du nombre des cancers chez personnes exposées aux retombées radioactives dans les zones de France les plus exposées, que l’on essaie d’enterrer le dossier. On a peur de savoir et surtout on a peur de devoir l’avouer ! »

Indignées par cette demande de non lieu du Procureur Général de Paris, les victimes françaises de Tchernobyl demandent que le Parquet, qui est l’autorité de poursuite en France, cesse de se manifester à contre emploi en demandant l’arrêt des poursuites et qu’il ait enfin une attitude conforme à son rôle institutionnel. La crédibilité de l’institution judiciaire auprès des citoyens qui est déjà très entamée, en dépendra. Elles ont appelé à la Mobilisation générale pour l’audience de la Cour d’appel du 31 mars 2011, à 9 h, devant le Palais de Justice de Paris. « L’audience de la Cour d’appel devant se tenir à huis clos, nous resterons tous sur le trottoir ! »

Le nuage de Tchernobyl n'a atteint personne ?

dimanche 27 mars 2011

Sortir du nucléaire : commencer tout de suite !

Les informations que nous recevons, via divers canaux, dont celui du Groupement de Scientifiques pour l'Information sur l'Energie Nucléaire, (GSIEN : http://resosol.org/contronucleaires/Nucleaire/index.html) nous laissent de plus en plus pessimistes quant à l'évolution possible sur le site de Fukushima.

Au delà des informations maintenant rendues publiques sur l'augmentation des taux d'iode 131, cesium 134 ..., il n'est plus exclu que des transuraniens, (Plutonium, Américanium, Uranium ...) des radio-éléments beaucoup plus dangereux, puissent être rejetés en grande quantité dans l'atmosphère (le réacteur 3 contenant du combustible Mox semblant être endommagé ainsi que l'enceinte de confinement).

De plus la détection de flux de neutrons à près de 2 km des réacteurs pourraient signifier que le réacteur présente des bouffées de criticité, d'où un risque explosif..., le tout dans un contexte d'opacité des autorités de sûreté nucléaires du Japon, mais aussi d'autres réseaux de surveillance de divers pays.

Plus que jamais, l'opinion publique doit se mobiliser.



"Le Japon, après l'Ukraine et les Etats-Unis, subit, au plus profond de sa chair, la folie nucléaire. Pour ne pas avoir cru, su ou voulu penser l’impensable, notre humanité est, une fois encore, confrontée à une catastrophe nucléaire.

Malgré ce constat sans appel, les responsables politiques français affirment, doctement, que l’option nucléaire ne peut être soumise à débat public ni à une validation démocratique au travers d’un référendum.

Alors que la plupart des pays européens réinterrogent, dans l’urgence, la pertinence de leur stratégie nucléaire, la France reste "droite dans ses bottes". Tout juste le chef de l’État consent-il à envisager, à long terme, un débat entre experts, au niveau européen…

Le peuple est, une nouvelle fois, écarté des grandes décisions qui le concernent. Nous n’acceptons plus la mainmise de l’oligarchie éco-prédatrice. Nous n’acceptons plus une technologie nucléaire dangereuse et anti-démocratique.

Nous réclamons un référendum pour sortir du nucléaire."



http://www.referendum-nucleaire.fr

lundi 21 mars 2011

Sortir du nucléaire militaire aussi....


Motion "campagne pour l'élimination des armes nucléaires"

adoptée par l'AG du Réseau Sortir du nucléaire

20 mars 2011

Présentée par Armes nucléaires STOP

Dans le contexte actuel de préparation d'élections en 2012 et d'une campagne du Réseau ciblant la sortie du nucléaire civil il est important de faire ressortir l'urgence de l'élimination des armes nucléaires.

Pour aller au-delà du lien évident entre nucléaire civil et nucléaire militaire, c'est à dire du problème de la prolifération, il y a nécessité d'alimenter le débat en profondeur sur l'impérieuse nécessité d'éliminer l'arme nucléaire et de repenser les moyens à mettre en œuvre pour assurer une véritable "sécurité".

Une campagne spécifique est importante dans la période actuelle en liaison avec les campagnes mondiales engagées dont celle d'Abolition 2000 dont le Réseau Sortir du nucléaire est membre.

Attendu que le collectif Armes nucléaires STOP dont le Réseau Sortir du nucléaire est membre propose une campagne visant à rendre incontournable un débat sur l'élimination des armes nucléaires, l'Assemblée générale du Réseau Sortir du nucléaire décide des points suivants :

1- la campagne du Réseau pour la sortie du nucléaire civil mentionnera la nécessité de l'élimination des armes nucléaires

2- le Réseau participera de façon active à la campagne proposée par Armes nucléaires STOP pour l'élimination des armes nucléaires en participant à l'élaboration et la diffusion des documents.

3- Le Réseau exprime son soutien aux objectifs proposés pour cette campagne spécifique:

- Que la France s’engage à l’ONU pour la Convention d’élimination des armes nucléaires

- Que la France applique immédiatement une première mesure de la Convention d’élimination (abandon de la Force nucléaire aéroportée)

- Qu’un débat citoyen soit organisé en France sur une nouvelle politique de sécurité sans armes nucléaires.









dimanche 20 mars 2011

Après Fukushima, on ne peut revenir en arrière !

Le capitalisme porte le nucléaire en son sein comme la nuée porte l’orage

Par Gérard Filoche. http://www.filoche.net/author/filoche/

Remplacer la main invisible des marchés par la main visible de la démocratie

La triple catastrophe du tremblement de terre, du tsunami et de la crise nucléaire au Japon est terrible pour le peuple qui la subit et pour toute l’Humanité qui la redoute et est solidaire. Que les humains, par-delà leurs nationalités, leurs classes sociales veuillent SAVOIR, COMPRENDRE et cherchent à se protéger, à survivre ensemble face à de tels cataclysmes est légitime et vital. D’autant que si deux des maux sont les produits de la nature, le troisième vient de l’action des directions des sociétés humaines elles-mêmes. Fukushima n’est pas le résultat d’une catastrophe naturelle, mais la conséquence d’une vaste série de choix humains, qui auraient donc pu être évités.

Rien de surprenant à que l’interrogation parcoure la planète sur les risques que l’industrie nucléaire nous fait courir. Alors pourquoi crier « à l’indécence » comme J-F Copé contre ceux qui s’interrogent ? Pourquoi commencer par « minimiser » comme la ministre NKM ou la dirigeante d’Areva, Anne Lauvergeon ? Ces pouvoirs qui, précipitamment, et sans réplique, nient, minimisent les débats suscités, puis les tranchent d’un revers de communiqué, avec arrogance, au service des autorités de cette industrie et de ses actionnaires, se discréditent.

Il est normal qu’il y ait une vague mondiale de défiance. Il est normal que chacun veuille obtenir le droit d’information, d’inventaire, et ré examiner les choix qui ont conduit au drame de la centrale de Fukushima. Car il y en a eu d’autres et il y en aura d’autres !

Il n’y a pas de confiance parce qu’il n’y a aucune démocratie sur ce terrain.

Le lobby nucléariste, arc-bouté sur ses intérêts et certitudes, ne répond que de façon péremptoire. Des millions d’humains sentent bien que ces dirigeants sont affolés, inquiets, surpris, impuissants, mais qu’ils sont avides et désireux de « couvrir » tout ce qu’ils ont fait et feront, pensent-ils, pour « le bien du bon peuple ignorant » et indépendamment de celui-ci. Le peuple japonais, et même son gouvernement, se savent et se disent méfiants, sous informés, trompés : est-ce tolérable ? N’y a t il que le peuple japonais ? Non tous les peuples sont concernés.

1°) Le Japon a connu 13 tsunamis de ce type depuis trois siècles, lesquels ont frappé les mêmes côtes. Pourquoi une centrale nucléaire a t elle été installée précisément là où il y en a le plus, en bord de mer sur la cote nord-est ?
Sur les 58 centrales nucléaires japonaises, le groupe Tepco, un monstre, premier producteur mondial privé d’électricité, en exploite un tiers. Ce géant, Tokyo Power Electric Company est sinistrement connu pour avoir, de la fin des années 1980 aux années 1990, falsifié une trentaine de rapports d’inspection de réacteurs nucléaires. Le 29 août 2002, l’agence de sûreté nucléaire industrielle japonaise (Nuclear Industrial Safety Agency) avait révélé l’ampleur de la fraude : cette falsification de documents avait pour objectif de couvrir au moins trois incidents dans les centrales de Fukushima et de Kashiwazaki-Kariwa (préfecture de Niigata, au nord, à 200 km de Tokyo). Ces pratiques s’étaient poursuivies pendant vingt-cinq ans, et le nombre total d’événements était estimé à 200. Suite à ce scandale, Tepco décida d’arrêter 7 de ses 17 réacteurs nucléaires pour inspection en octobre 2002. En avril 2007, un autre exploitant japonais, Hokuriku Electric, avait avoué un incident sur son réacteur à eau bouillante de Shika, incident qu’il avait caché pendant huit ans. Qui peut les croire, après cela ? La potiche « empereur » du Japon qui est sortie pour ne rien dire ?


La seule vérité c’est que le groupe Tepco a gagné 40 milliards de bénéfices l’an passé !
Tout est dit aux yeux du monde : un groupe qui triche, un groupe qui goinfre ses actionnaires et un groupe qui est responsable d’une énorme catastrophe. La presse vient de relater que le Premier ministre japonais a dû se rendre en personne au siège du groupe, ces jours derniers, pour les menacer violemment et exiger d’obtenir les informations en temps réel sur la catastrophe…, car elles lui étaient dissimulées !

2°) La mise en cause du gangstérisme mafieux des actionnaires du « privé » est nécessaire mais pas suffisante.
Pas un centime ne devrait être gagné par des « privés » sur cette industrie qui ne soit réinvesti ! Tout devrait être immédiatement confisqué ! Mais est-ce suffisant ? Non, car si le « service public » a des dirigeants biberonnés avec la même mentalité rapace, la même suffisance technocratique, les mêmes buts « supérieurs » et qui sont incontrôlés par les citoyens, le résultat est le même.

Non, car, au fond, nous avons eu le même type de catastrophe, en France, à la centrale de Blaye en fin 1999 et début 2000 dans des conditions similaires, même si le drame est allé moins loin, il était Fukushima N – 1. La centrale nucléaire du Blayais, près de Bordeaux, n’a pas résisté à la « tempête de la fin de siècle » des 27 et 28 décembre 1999. Les tranches 1 et 2 de cette centrale nucléaire sont passées très près d’un véritable scénario catastrophe, car l’inondation d’une bonne partie des bâtiments avait successivement mis hors d’usage plusieurs installations de sauvegarde, comme le circuit d’injection de sécurité (RIS), qui permettait de rétablir le niveau du circuit primaire, et l’EAS (aspersion de l’enceinte), qui permettait de faire baisser la température à l’intérieur du bâtiment réacteur en cas d’accident. Quand cela avait été le tour, à 8 h 23, le matin du 28 décembre, de la moitié des pompes du circuit SEC (eau brute de sauvegarde), qui prélève l’eau en Gironde, la situation était devenue très grave. Le SEC qui assure le refroidissement de l’ensemble et la sûreté de la tranche n°1 ne tenaient plus qu’à deux pompes, justifiant le déclenchement d’un plan d’urgence interne. Si ce dernier rempart avait lâché, on se retrouvait dans la configuration de la fusion du coeur de la centrale au bout de dix heures. La fusion du cœur étant l’accident le plus grave qui puisse survenir à une centrale nucléaire et peut conduire à la rupture de l’enceinte de confinement. Cette possibilité a été tellement prise au sérieux que les experts de l’Institut de protection et de sûreté nucléaire (ISPN) ont calculé ensuite la probabilité que nous avions eu de nous en rapprocher.

La question est : pourquoi une centrale nucléaire, récente (20 ans d’âge) dont la plate-forme devait rester hors d’eau, à la suite d’une « surcote de marée milléniale », a pu voir ses installations vitales submergées, endommagées, érodées par l’eau saline de la Gironde qui s’est engouffrée dans ses multiples galeries techniques, au point de friser la catastrophe.

Ce rappel :
• démontre, que même nos centrales françaises, « anciennes » et « récentes », réputées plus « sécures » sont soumises à des risques similaires à celui de Fukushima.
• que les déclarations péremptoires sur les précautions qui sont prises ICI devraient être plus interrogatives, prudentes, sinon inversées.
Quand le seul discours d’Areva est de saisir l’occasion pour comparer les « types » de centrale, et les EPR et chercher à profiter de « l’occasion » de Fukushima pour vendre les « françaises », « en concurrence libre et non faussée », par rapport à d’autres centrales type Tepco, on peut s’indigner profondément pour toute la logique suivie.

3°) Car si le « public » doit l’emporter, et si le « privé » et sa course au pognon doivent être prohibé dans pareil domaine, cela fait réfléchir : en général, quand on veut donc obtenir le plus de sécurité, le plus de résultat fiable, on ne peut faire confiance aux motivations des actionnaires ? Paradoxalement le gouvernement a tenu ce langage ces derniers jours ! Enregistrons-le. Car c’est valable non seulement pour toute l’énergie, mais l’eau, les transports, les équipements, les écoles, les hôpitaux, les industries pharmaceutiques, les télécommunications, tout ce qui d’intérêt vital et public : rendez-nous EDF, GDF, SNCF, nos routes et nos postes. Services privés, privés de service !

Imposons à Sarkozy, parjure en la matière, d’enlever EDF à son ami riche, le vautour Proglio, et de rendre à nouveau totalement public le secteur de l’énergie.

Mais si le « secteur public » reconstitué est soumis par ceux qui le dirigent, aux mêmes règles d’économie, d’austérité, de rentabilité que le « privé » alors cela devient aussi insupportable : à qui faire confiance ? S’il y a l’équivalent des RGPP, des LOLF dans le nucléaire parce que comme des actionnaires, des néolibéraux introduits comme le loup dans la bergerie, l’exigent, alors, hop, ce sera comme Tepco : bénéfices et mensonges iront de pair.

Les « marchés » en l’occasion sont les ennemis des humains : ils se moquent « d’après », le capitalisme c’est la règle du profit maximum pas la règle de la sécurité maximum, l’une et l’autre s’exclut !

Le paradoxe est que devant l’indignation de l’opinion, ils essaient de nous rassurer au nom du « secteur public » et de notre « sécurité nucléaire la meilleure au monde »… et en même temps François Fillon vient de promettre un ré-examen de tout le parc nucléaire français ! Quel aveu ! Si chaque centrale doit être re-vérifiée dans notre super service public, à la suite d’un accident arrivé à l’autre bout du monde dans une compagnie privée, c’est qu’il y a plus qu’un malaise !

Dans les enquêtes journalistiques de ces derniers jours, en France (pas au Japon !) on a pu constater ce qu’on savait déjà, que les secteurs d’entretien et de sécurité étaient déjà sous-traités au détriment de leur santé et salaires à des intérimaires quotidiennement maltraités !

Halte à l’intérim, halte aux risques qui sont imposés aux salariés sans statut du nucléaire ! Cette sous-traitance s’effectue forcément aussi aux dépens de la qualité des travaux effectués. Stop immédiatement à toute sous-traitance privée dans nos centrales !

Ensuite, la télévision a interviewé « les liquidateurs » (sic) français, ces salariés à statut, mais qui sont déjà « pré-désignés » et seraient appelés dans chaque centrale en cas de fusion des réacteurs, à intervenir au prix de leur vie. Même s’ils disent qu’il y a une infime probabilité, ils sont là, prévus, ils existent ! La mort des travailleurs du nucléaire y est prévue.

Or à Fukushima et à Blaye, après Three Miles Islands, et Tchernobyl, ON SAIT : on sait que le nombre de centrales augmentant, le temps passant, le risque grandit.
Le nucléaire, ce n’est pas le charbon, il n’y a pas « d’après ». Pas seulement parce qu’il faut de 24 000 à 40 000 ans pour que les déchets cessent d’être radioactifs, mais parce que les dangers sont ACTUELS pour les générations ACTUELLES.
C’est sans doute ce qui fait hésiter le lobby du nucléaire lui-même aux USA à finaliser la construction de centrales prévue en Californie à proximité de la célèbre faille de San Andréas.

4°) Voilà pourquoi il ne suffit pas de répondre que « le nucléaire est un mal nécessaire » ni qu’il « assure notre indépendance énergétique ». C’est un mal », mais rien ne prouve qu’il soit durablement nécessaire et qu’on ne puisse en sortir. Rien ne prouve que cela signifie abandonner notre « indépendance énergétique » (alors que EDF ou GDF privent d’autres pays de ce droit…).
S’il y a un domaine où il mérite d’être appliqué, vu les circonstances, c’est bien celui-ci, il faut mettre tout en œuvre pour que prévale le fameux principe devenu « constitutionnel » de « précaution » et réfléchir publiquement, collectivement à la fois :

à la diminution des risques les plus immédiats (fermeture des centrales les plus anciennes et les plus à risques ; reprise en main complète par les puissances publiques de tout ce qui a pu être laissé aux intérêts privés)
• à la mise en œuvre progressive d’énergies renouvelables de remplacement
• à la sortie progressive, planifiée du nucléaire

Ceci ne peut être fait avec les méthodes du capitalisme : il y faut la transparence et la démocratie, ce que « les marchés » (les spéculateurs rapaces, les actionnaires irresponsables) ne peuvent en aucun cas accorder.

C’est la revendication principale des rassemblements, dimanche 20 mars à 15h, dans l’ensemble de l’hexagone et devant l’Assemblée Nationale.
Si le débat était plus avancé en France, sans doute le pouvoir serait-il forcé de lâcher du lest, de parler des « vieilles » centrales, de parler de « moratoire », d’engager des premières mesures, comme cela vient d’arriver en Allemagne avec Mme Merkel.
À nous de l’y forcer : la gauche doit faire, autant que possible unie, des propositions en ce sens. Pour notre pays, pour l’Europe et le monde.

samedi 12 mars 2011

Il est temps de renoncer au nucléaire civil et militaire

Le communiqué de Sortir du Nucléaire, ci-dessous, a le mérite de dénoncer cette ultime manœuvre du gouvernement pour imposer aux médias un discours convenu masquant une réalité bouleversante, mais il y a plus ! Tout est dit ou suggéré dans cette conférence de presse : l'écologie passe après l'industrie nucléaire ; on ne parlera pas de catastrophe tant qu'il sera possible de la nier ; la France ne renoncera jamais au nucléaire quels que soient les risques, quitte à nous refaire le coup de Tchernobyl (dans nos frontières, rien ne passe et rien ne peut se passer) ; le nucléaire est intouchable parce qu'il fournit le moyen suprême d'assurer... la sécurité du pays ; le nucléaire est lié à la puissance industrielle et militaire de la France et il est interdit de revenir la-dessus...

Le renoncement au nucléaire civil et militaire redevient une priorité. Que ce soit au Japon, pays martyr, en 1945, sous les bombes atomiques d'Hiroshima et Nagasaki, qui soit, de nouveau, frappé, suite à un tremblement de terre géant qui ruine les fondations et les fonctionnements hypersophistiqués des centrales nucléaires, voila qui no
n seulement donne à penser mais doit entrainer des choix politiques nouveaux.

Faut-il de tels drames pour que s'ouvrent nos yeux ? Le Gouvernement a vite compris que les événements qui se déroulent au Japon pouvaient engendrer une nouvelle prise de conscience et écarter l'opinion des choix nucléaires de la France.




La belle et le menteur...

La conférence de presse du samedi 12 mars fera date : la ministre de l'écologie, flanquée, pour ne pas dire surveillée, par le ministre de l'industrie, ânonnant un discours généraliste pour tenter de rassurer, puis, Éric Besson, avec cynisme et habileté, comme d'habitude, proférant des contre-vérités sans état d'âme.


Communiqué du 13 mars 2011 - M. Besson, une fusion partielle du cœur n’est-elle pas une "catastrophe nucléaire" ?

Lors d’une conférence de presse le samedi 12 mars après-midi, le ministre de l’Industrie, Éric Besson, a tenté de minimiser la gravité de la situation nucléaire au Japon, en indiquant qu’il ne s’agit pas à ses yeux d’une "catastrophe nucléaire" mais seulement d’un "accident grave".

En totale contradiction avec la tentative navrante de désinformation de la part des autorités françaises, l’agence de sûreté nucléaire japonaise a déclaré qu’il y a une fusion partielle du coeur du réacteur nucléaire n°1 de la centrale de Fukushima Daiichi.

C’est donc bien une catastrophe qui est en cours, déjà au moins aussi grave que celle de Three Mile Island. On ne peut écarter l’hypothèse que la situation aboutisse à une crise aussi dramatique que Tchernobyl.

Par ailleurs, Tepco n’arrive plus à refroidir le coeur du réacteur n°3 de la centrale de Fukushima Daiishi, aucun système de refroidissement n’étant plus opérationnel. L’exploitant s’apprête à relâcher de la vapeur radioactive dans l’environnement. La température et la pression augmentent dangereusement dans les cœurs des réacteurs 1, 2 et 4 de la centrale de Fukushima Daini.

Une aggravation de la catastrophe nucléaire est à craindre avec un nouveau risque d’explosion.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" alerte les Français : une fois de plus, les autorités françaises tentent de dissimuler, déformer et minimiser les faits, pour préserver l’image du nucléaire au détriment du droit à l’information des citoyens, comme cela avait été le cas lors de la catastrophe de Tchernobyl.

Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", il est intolérable que les populations, au Japon comme en France, soient otages du risque nucléaire permanent. La seule position politique responsable est d’engager un plan de sortie du nucléaire.