Solidaires de Sortir du Nucléaire (civil et militaire), nous appelons non à faire silence mais à exprimer notre volonté d'aller vers les seules "énergie d'avenir" qui se passeront et de pétrole et de nucléaire, notamment grâce à la sobriété énergétique, à la fin des gaspillages électriques et à l'isolation généralisée.
Communiqué de presse - 29
novembre 2012
Débat sur l'énergie : un écran
de fumée pour occulter la politique du fait accompli
Aujourd’hui s’ouvre le « grand débat sur
l’énergie » promis par François Hollande. Le
Réseau "Sortir du nucléaire", invité en dernière
minute à participer, a décliné la proposition et
rappelle ses doutes très importants sur un
processus qui semble uniquement destiné à
entériner la politique gouvernementale.
Un processus-caution pour des décisions
déjà prises
Contacté en dernière minute, sans doute pour
occuper les chaises laissées vides par le départ de
Greenpeace et des Amis de la Terre, le Réseau
"Sortir du nucléaire" a refusé de servir de caution
à un processus opaque, qui a tout d’une usine à gaz
aux règles du jeu insondables. On est très loin d’un
vrai débat démocratique et transparent sur l’énergie
tel que les choix énergétiques le mériteraient.
Depuis plusieurs mois, le Réseau "Sortir du
nucléaire" a exprimé ses doutes sur ce processus.
Quel sens a ce "débat" si les décisions engageantes
pour l’avenir énergétique sont adoptées ailleurs ?
En six mois, le gouvernement a ainsi, sans
concertation, appelé à accélérer les travaux de la
mine d’uranium d’Imouraren au Niger ; soutenu
fortement le projet de réacteur « de 4ème
génération » Astrid ; réaffirmé le choix de la
production et de l'utilisation de combustible MOX ;
confirmé l’exportation de la technologie nucléaire ;
signé le décret de création d’ITER…
Quel sens a ce débat si plusieurs membres du
gouvernement ont une opinion tranchée sur le
nucléaire, « énergie d’avenir » dont la France
aurait « durablement besoin » ? Si Anne Lauvergeon,
personnification même de l’industrie nucléaire,
siège au comité de pilotage du débat ?
Réduction de la part du nucléaire :
l’impossible équation
Le débat est censé étudier, entre autres, la
« réduction de la part du nucléaire dans le mix
électrique ». De quelle réduction peut-on parler si
l’EPR de Flamanville doit être mis en service, et
que même la fermeture de Fessenheim en 2016 ne peut
être tenue pour acquise, le gouvernement n’ayant
apporté aucun démenti aux voix qui remettaient en
question l’arrêt de la centrale ?
Y a-t-il une vraie volonté du gouvernement de
réaliser cette réduction, Arnaud Montebourg ayant
déclaré "irréaliste de vouloir diminuer le nucléaire
et le pétrole, tout en trouvant de l’argent pour
financer les renouvelables" ?
Tout laisse à penser que ce débat est surtout
destiné à entériner la protection de l’industrie
nucléaire et à couper court aux projets de fermeture
de centrales. On est bien loin d’une véritable
"transition énerg’éthique" qui passerait par une
réelle remise en question de notre production et de
notre consommation d’énergie !
Il ne peut y avoir de débat sans respect de
la société civile
Enfin, peut-il y avoir un vrai débat si la société
civile n’est pas respectée ? À ce jour, Delphine
Batho n’a apporté aucune réponse aux sollicitations
des associations sur la fermeture de Fessenheim, y
compris à la lettre ouverte que nous lui avons
envoyé le 22 novembre. Surtout, comment peut-il y
avoir un débat serein alors que les opposants aux
grands projets imposés ne récoltent que la
répression policière ?
Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", ce
n’est pas ce simulacre de démocratie qui permettra
d’engager enfin la transition indispensable vers
des énergies propres, sûres et créatrices
d’emplois. Pour permettre aux citoyens de
reprendre en main leur avenir, le Réseau "Sortir
du nucléaire" donne rendez-vous le samedi 9 mars
2013 à Paris, pour une grande chaîne humaine qui
encerclera les lieux de pouvoir.
Plus d’informations bientôt sur www.chainehumaine.org