lundi 5 novembre 2012

Désarmement unilatéral ou/et désarmement total ?


« Avant », « ou », « et », « d'abord ».


Désarmement nucléaire unilatéral de la France, désarmement nucléaire total, les deux options sont actuellement, l'une comme l'autre, hors de portée. Tout doit donc passer par l'opinion publique, c'est-à-dire l'action politique.

Doit-on parler de désarmement nucléaire unilatéral de la France avant de parler de désarmement nucléaire total ? Tout dépend de ce à quoi l'on pense si on l'affirme ! S'il s'agit du point de vue où se place un Français qui s'occupe, avant tout, de ce qui le regarde, cela va de soi. S'il s'agit de considérer quelle est la priorité d'une option par rapport à l'autre, dans l'importance des engagements, alors il devient erroné d'établir une hiérarchie, qui ne sera pas la même d'un État à l'autre, et qui ne saurait convaincre la totalité des acteurs de la lutte anti-nucléaire, même en France.

Doit-on parler de désarmement nucléaire unilatéral de la France ou parler de désarmement nucléaire total ? Cela n'a pas grand sens pour un Français qui ne peut, pour agir, ni attendre le renoncement du gouvernement français à la dissuasion, ni compter sur la seule hypothèse d'une signature d'une Convention internationale !

Doit-on parler de désarmement nucléaire unilatéral de la France et parler de désarmement nucléaire total ? Non seulement l'un va dans l'autre, mais nul ne sait quel événement pèsera le plus sur la décision politique conduisant, un jour, à l'engagement unilatéral de la France ou/et à son approbation d'une Convention internationale ! C'est pourquoi la troisième hypothèse, (celle du « et ») est la moins imparfaite.

  Des données qui parlent d'elles-mêmes : la répartition des ogives nucléaires. 
La France est directement concernée mais pas toute seule !

À cela s'ajoute plusieurs considérations de bon sens :
On pèse d'autant plus sur l'opinion publique qu'on est plus nombreux à exprimer la même revendication : abandonner la dissuasion qui n'a plus aucune justification des points de vue militaire, technique, financier et moral. Certains, dont je suis, pensent que jamais il n'y eut de telles justifications, mais c'est toute l'opinion qu'il faut « embarquer » à partir de l'examen actualisé de la situation internationale tout entière.

On ne peut -hélas!- exclure l'hypothèse d'un accident nucléaire majeur, d'ordre civil ou militaire, ou même d'un conflit qui conduirait les États concernés, y compris contre leur gré, à accepter ce qu'actuellement ils refusent : un accord devenu général sous l'égide de l'ONU.

• Agir, dans chaque État, dans l'État où l'on vit, doté ou non d'armes nucléaires, pour pousser au renoncement à ces armes, est une urgence citoyenne et planétaire qui élimine l'hypothèse de s'en tenir seulement à une action nationale. ( Les peuples des États non dotés ne sont-ils pas concernés, eux aussi, et n'ont-ils rien à dire ? )

On ne peut préjuger que le désarmement nucléaire unilatéral de la France serait plus efficace et plus vite obtenu qu'un désarmement nucléaire total, ni l'inverse ! Chacun peut fournir son pronostic, mais rien n'est sûr. Rien n'est donc irréaliste ou réaliste (convaincre l'État français ou faire peser la majorité des États du monde sur la décision, via l'ONU). Il faut pourtant agir car le risque croît.

Je maintiens donc qu'il ne faut pas opposer ou risquer d'opposer ceux qui veulent, et l'un et l'autre, des désarmements nucléaires, unilatéral en France, et général partout ailleurs, dans chaque pays ainsi que dans les instances internationales officielles ou non. 


Désarmement nucléaire unilatéral de la France d'abord, pour nous Français, certes oui, mais désarmement nucléaire unilatéral de la France, seul exigé, non !  

Désarmement nucléaire unilatéral de la France et désarmement nucléaire total sont comme l'endroit et l'envers d'une même médaille, pour nous citoyens français.


Jean-Pierre Dacheux



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