dimanche 5 décembre 2010

Le nucléaire civil est-il suffisamment sécurisé ?


Cela se passe à Flamanville, dans la centrale, le 5 décembre. Il neige. Un hangar, contenant des fûts de déchets radioactifs, s'effondre sous le poids de la neige. Quelques jours auparavant le village de Flamanville avait été privé... d'électricité. Risible ? Non, ce n'est pas drôle !

L'intérieur du bâtiment, avant l'effondrement.

Questions :

1 - Les fûts, nous dit-on, contenaient des gants et des chiffons faiblement contaminés.
• Est-il certain qu'à ce matériel "faiblement radioactif" n'étaient pas mêlés, parfois, d'autres déchets plus radioactifs ?
• Comment sont éliminés ces déchets faiblement radioactifs ? Sont-ils stockés ad vitam aeternam (en quelles quantités, et où ?) ? Détruits (par incinération) ? Jetés (où ? au fond des mers ?)...

2 - Comment une installation nucléaire très sécurisée peut-elle contenir des bâtiments, de type hangars, incapables de supporter le poids de la neige, en cas de forte chute ?

3 - Certains des fûts (en plastique) ont-ils été lésés par la chute des poutres du toit effondré ?

4 - Le risque que représente cet accident est classé 1 (sur l'échelle de dangerosité nucléaire échelonnée de 1 à 7). Quel est ce risque, si aucune fuite radioactive n'a pu se produire ?

5 - Pourquoi les déchets faiblement radioactifs restent-ils stockés dans la centrale de Flamanville ? N'importe quelle entreprise se débarrasse de ses déchets et les traite. Quelle est la filière de mise au rebut de ces déchets avant élimination ?

À ce questionnement s'ajoutent les appréciations que des citoyens lucides peuvent formuler après avoir pris connaissance de cette information invraisemblable qui laisse apparaitre que toutes les précautions ne sont pas prises pour mettre en sûreté des objets de travail contaminés, une fois qu'on les a utilisés.

Ce qui vient du ciel (pluie, neige, vents violents...) qui peut entrainer des inondations, des surcharges de poids, des renversements de murs fragiles, ou ce qui pourrait tomber du ciel (aéronefs ou fusées, dirigés par des volontés hostiles) représente un danger qui doit être mesuré et dont il faut se prémunir. À l'évidence, ce risque est sous estimé.

L'industrie nucléaire est dangereuse et sa mise en sécurité (ainsi que celle des riverains) coûte cher. Dans une économie libérale qui cherche à éviter les dépenses pour augmenter les profits, les centrales, dès lors qu'elles ne plus protégées par des politiques de service public, cessent d'être superprotégées. Consolider un hangar ne représente pas une lourde dépense. Que cela n'ait pas été fait peut inquiéter. Surtout s'il doit recevoir des containers de déchets (peu ou très radioactifs...).

Il n'est pas de jour qui ne nous apporte son lot d'informations relatives à la difficulté de mettre les citoyens à l'abri de risques nucléaires. On est en droit de penser que cette industrie, dont nous ne connaissons pas grand chose, en réalité, non seulement n'a aucun avenir mais constitue une menace bien présente.

lundi 22 novembre 2010

Vers la fin de la domination nucléaire de la France ?

L'Union européenne peut-elle fonder sa défense sur l'arme nucléaire que possèdent seulement deux de ses États-membres ? Accepter la domination nucléaire franco-britannique ne compromet-il pas le maintien et le prolongement de la construction politique européenne ? L'isolement gaullien de la France fondé sur la Bombe, remis en cause par l'insertion de la France dans un ensemble européen plus vaste et par sa rentrée au sein de l'OTAN, ne conduit-il pas à la fin de la Ve République ? Sans traiter ces questions, l'édito du Monde suggère qu'on s'en préoccupe. Il mérite une relecture attentive.


Édito du Monde :
La France, son arme nucléaire et ses alliés

S'il est un domaine de politique étrangère où Nicolas Sarkozy a fait preuve d'une grande constance, c'est bien celui-là : la France n'a pas l'intention de renoncer à l'arme atomique ni au dogme de la dissuasion. Le chef de l'Etat défend une constante de la Ve République depuis ses origines, "la monarchie nucléaire", selon l'expression du chercheur Samy Cohen.

La bombe française a eu cette année cinquante ans. Perpétuer son influence relève-t-il du seul orgueil national ? De la peur d'être déclassé dans un monde qui change ? De l'attachement à un indéniable attribut de puissance ? C'est le procès qu'instruisent ceux qui plaident pour l'abolition de l'arme suprême. Ils se sentent le vent en poupe depuis que Barack Obama a lancé un appel en faveur d'un "monde sans armes nucléaires".

La bombe, dernier vestige de la grandeur gaullienne, serait-elle condamnée ? Nicolas Sarkozy et ses conseillers ne sont pas de cet avis. Pour eux, le désarmement nucléaire n'est pas une priorité déconnectée des grands enjeux stratégiques de l'époque, au rang desquels la prolifération des armes atomiques et les programmes nucléaire et balistique de l'Iran. Un sujet sur lequel le chef de l'Etat ne cesse d'exprimer ses préoccupations.

La France peut aussi, à juste titre, considérer qu'elle n'a pas de leçon à recevoir en matière de désarmement. Elle est le seul Etat à avoir démantelé toutes ses installations de production de matière fissile. Elle a ratifié le traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Elle a supprimé ses missiles sol-sol, et diminué d'un tiers le nombre de ses sous-marins nucléaires lanceurs d'engins. Elle a rendu public le périmètre de son arsenal (moins de 300 têtes), réduit de moitié en dix ans. Les autres pays dotés de l'arme nucléaire ne peuvent pas en dire autant.

Il n'empêche que la France a pu sembler isolée face à certains de ses alliés. Depuis 2009, à l'ONU, au sein du G8 et de l'OTAN, elle a bataillé pour qu'aucun document international ne vienne remettre en cause l'importance et la légitimité de la dissuasion. Elle a remporté des succès. Le récent accord que Paris et Londres ont passé sur le nucléaire militaire le montre.

Mais la France a aussi pu apparaître comme peu flexible. Les relations avec Barack Obama s'en sont ressenties surtout lorsque M. Sarkozy a réduit l'ambition du président américain à un "rêve", détaché du "monde réel".

La campagne de M. Obama pour l'élimination de l'arme nucléaire se heurte, de fait, à de nombreux obstacles, dont le retour en force des républicains au Congrès.

Autre "dégât collatéral" : la relation avec l'Allemagne, un pays qui prône la dénucléarisation du continent européen.

Juste avant le début du sommet de l'OTAN à Lisbonne, vendredi 19 novembre, un langage commun a pu être trouvé avec les Allemands. Mais ce n'est qu'une trêve. Les sensibilités nationales sur le nucléaire sont profondes, liées à l'Histoire. Le débat sur l'atome va continuer. Sur ce sujet aussi, l'Europe est hélas divisée.

Article paru dans l'édition du 21.11.10

http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/11/20/la-france-son-arme-nucleaire-et-ses-allies_1442725_3214.html

http://www.dijonscope.com/files/posts/13609-2009-11-armee-economie-budget-de-l-armee-bloem-dessin-dijonscope.jpg

jeudi 21 octobre 2010

L'état des lieux

Une présentation de Patrice Bouveret – (Observatoire des armements/CDRPC)

L'Observatoire des armements, centre d'expertise et de documentation, travaille autour de 2 axes de recherche :

  • Les armes conventionnelles et les transferts d'armement

  • L’arme nucléaire et les conséquences des essais nucléaires

Publications :

  • Les irradiés de la République, Bruno BARRILLOT

  • Le complexe nucléaire, Bruno BARRILLOT

  • Délégitimer l’arme nucléaire, Stop Essais

  • Vers une Europe sans armes nucléaires, Jean-Marie COLLIN

http://www.sortirdunucleaire.org/sinformer/revue/revue-images/31-30-Iran-Libe.jpg

  1. Etat des lieux au niveau français et international


Dans le monde, 9 puissances nucléaires :

  • 5 « officielles » : États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine (les 5 pays membres du Conseil de Sécurité avec droit de veto permanent)

  • 4 « non officielles » : Inde, Pakistan, Israël et Corée du Nord

A savoir, 5 pays entreposent des armes nucléaires américaines depuis la guerre froide (mot à dire sur utilisation) : Belgique, Pays-Bas, Italie, Turquie, Allemagne.

D’autres pays n’ont pas encore l’arme nucléaire mais cherche à l’avoir : Iran de manière explicite, d’autres de façon plus discrète.


Au niveau international, gestion à travers 2 principaux instruments :

  • TNP - Traité de non-prolifération révisé tous les 5 ans

Mise en place à partir de 1968 quand les EU ont voulu mettre en place un système pour que d’autres pays n'acquièrent pas l’arme nucléaire. Quasi universel, à l'exception de l'Inde, du Pakistan et d'Israël, plus la Corée du Nord qui s'en est retiré en 2003.

C’est un « marché » entre les 5 puissances officielles et les autres qui renonçaient à acquérir l’arme nucléaire. En contrepartie, ces derniers avaient accès au nucléaire civil et les puissances officielles s’engageaient « de bonne foi » à mettre en place un processus de désarmement.

  • Le TNP pose une inégalité de fait.

Conception du droit plutôt particulière car reposant sur une inégalité de fait : les puissances officielles refusent à d’autres ce qu’elles considèrent comme les piliers de leur puissance (et c’est une des sources de la prolifération).

« Garantie ultime ». « Assurance vie de la France » N. Sarkozy

  • TICEN – Traité d’interdiction complète des essais nucléaires

Traité adopté par l'ONU en 1996, signé par 181 Etats sur 192 et ratifié par 153 Etats.

Pour son entrée en vigueur, il faut que 44 Etats (ayant des connaissances et des technologies pouvant les amener à l’arme nucléaire) le ratifient. Aujourd’hui, il y a seulement 35 ratifications. Parmi les absents : États-Unis, Israël, Inde et Pakistan, etc.

Derniers essais de la France en 1996 qui ensuite à démantelé son site d'essais nucléaires.

Derniers essais mondiaux, Corée du Nord en 2006 et Inde & Pakistan en 1998.

  • Ce n’est pas parce qu’il n’y a plus d’essais nucléaires qu’il n’y a pas de modernisation de l’arme nucléaire, notamment avec les programmes de simulation (Laser mégajoule au Barp pour la France).


Situation en France : environ 300 bombes (au plus haut 700). Diminution en terme quantitatif mais amélioration qualitative. En France, dernier missile M51 (programmé fin 90 et entré en service en septembre 2010. Il faut voir les programmes dans la durée).

Notons que les Etats-Unis et la Russie possèdent 95% de l’armement nucléaire alors que les 7 autres Etats se partagent les 5% restant.

Armement nucléaire français : deux composantes

  • 4 sous-marins nucléaires avec 16 missiles chacun (8000 à 9000 km de portée, possibilité d’atteindre la Chine en restant caché). En France en permanence un sous-marin à la mer (jusqu’à 96 têtes… destruction de l’équivalent de 100 fois la planète.). Fonction de seconde frappe, de riposte et de vengeance…

  • Avions, de combat Rafale de Dassault (ne s'est pas encore vendu à l’étranger et donc la France est obligée d’en acheter plus pour faire tourner les usines…). Rôle dans la montée en puissance et capacité de frappe préventive.

  • Plus de missiles enterrés et d’armes tactiques aujourd’hui.

Utilisation de l’armement :

  • 2nde frappe

  • Frappe préventive (plusieurs fois Hiroshima) pour défendre les « intérêts vitaux » estimés par le chef de l’Etat (officialisation dans un discours de J. Chirac en janvier 2006 à l'île Longue, base des sous-marins nucléaires).

Ces notions sont problématiques et discutables. Réelle menace sur les autres alors qu’on leur refuse la même puissance, rapports disproportionnés.

Notons que les essais nucléaires ont pu être l’équivalent de plusieurs fois Hiroshima. Hiroshima est devenue une « unité de mesure ».

Evolution dans la terminologie : force de frappe > Défense > Sécurité… Notions qui posent problème et qu’il s’agit d’analyser.


La France dans l’OTAN, changement au niveau de son indépendance ?

« Force de frappe indépendante » dans le discours mais ce n’est pas vrai dans la réalité. Par exemple, besoin des radars américains pour guider les tirs… Suivant les périodes, les États-Unis ont aidé la France à développer son arme nucléaire… La France a également été un pays proliférateur en aidant d’autres Etats : Israël, Irak, Iran…

Le développement de Galileo — système concurrent au GPS — devrait également servir à renforcer l'autonomie de la France pour le guidage de ses armes nucléaires vis-à-vis des Etats-Unis…

La France n’a pas réintégré le Comité chargé des plans nucléaires de l'Otan et n'a pas le même statut de dépendance que le Royaume-Uni vis-à-vis des Etats-Unis… Relative indépendance mais malgré tout, pas de prise de position autonome.


  1. Comment lutter contre l’armement nucléaire ?

Penser les moyens : projet de campagne, liens entre les différents mouvements pour dépasser les cadres individuels…

Comment éliminer l’arme nucléaire alors que les Etats font reposer toute leur puissance, toute leur sécurité dessus ?

  • Il ne s’agit pas d’un problème technique mais d’une conception particulière de la sécurité et de l’organisation du monde actuel.

  • Travailler sur l’opinion commune qui pense que si la France n’a plus l’arme nucléaire elle sera faible et donc se fera agresser.

  • Créer le doute sur l’idée de « Défense » et de « Sécurité », c’est la clé d’un basculement vers autre chose.

Le TNP ne peut pas devenir universel tant qu’il y a des non-signataires. Tel que le TNP est conçu les non-signataires ayant déjà l’arme nucléaire ne peuvent pas signer sans au préalable désarmer. Il faut prendre en compte les non-signataires, sinon c’est un jeu de dupes. Il s’agit de poser des jalons au niveau international pour l’élimination de l’armement nucléaire. Cela implique des mécanismes de vérification, de pression, de coercition.

Ex. Israël a l’arme nucléaire, c’est de notoriété publique mais négation suite à un accord avec les Etats-Unis, qui, sinon ne pourraient plus soutenir Israël, notamment sur le plan militaire, s’il déclarait officiellement avoir l’arme nucléaire.

Pendant la guerre froide, l’arme nucléaire était au centre du débat. Il y avait donc des mobilisations contre qui se sont étiolées en France.

Un débat possible :

Le discours de B. Obama en avril 2008 à Prague a permis de relancer le débat au niveau de l’opinion publique et politique. « Rêve d’un monde sans armes nucléaires »

Depuis plusieurs années, le débat était bloqué. En 2005, la conférence d'examen du TNP a débouché sur un échec. Cristallisation entre puissances nucléaires et ensemble des Etats non nucléaires. La déclaration de B. Obama a eu le mérite de débloquer le débat même si rien n’est résolu. Elle redonne un espace au niveau public pour faire pression sur le gouvernement.

  • Evolution possible si réel mouvement social : changement du paradigme de la « sécurité », stratégie par étapes…

La France pourrait s’inscrire dans la Convention d’élimination des armes nucléaires, pour l’instant elle est contre.

Ce projet de Convention, initié par le Costa-Rica et la Malaisie a été débattu lors de l'assemblée générale des Nations unies en 2007. 121 Etats ont voté pour, 25 contre (notamment les puissances nucléaires…) et 29 abstentions.

Réflexion sur une Convention internationale pour prévoir des étapes vers un désarmement. La France est un pays bloquant sur tous les débats, très réticentes sur les engagements… L'ambassadeur français chargé du désarmement a dit : « ça ne sert à rien de prendre des engagements, on ne les tiendra pas. »

  • Faire pression pour que la France participe à cette convention.


  1. Construction d’un argumentaire

Au niveau militant, on met souvent l’accent sur les risques d’utilisation et le risque d’accident, est-ce que ça a du sens ? Est-ce suffisant ?

Risque d’accident limité : investissements pour le contrôle au niveau technique…

Campagne EU, Russie sur la réduction du niveau d’alerte. (Lancement le 13 octobre 2010)

Le déclenchement d’un tir se fait sur une interprétation radar, le lancement peut se faire en 20 mn. Temps très court d’où plus de risques de tirs accidentels. Vieux reste de l’état de guerre froide, inertie de fonctionnement. Mais dans l’ensemble, nombreuses infrastructure de vérification.

La France dépend en partie des radars américains donc plus de temps et ça passe par le président. La mise hors-alerte a moins de signification pour la France.

Débat sur le développement d’un bouclier anti-missiles capable de détruire suffisamment haut et tôt pour qu’il n’y ait pas de retombées… encore un rêve !

Argument de l’iniquité au niveau de la justice internationale. « Il y a des hommes plus égaux que les autres. » Pour P.B., le problème n°1 c’est celui de l’organisation du monde que ça impose : pas de rapports équilibrés.

Argument : Arme nucléaire n’est pas une arme défensive.

Dissuasion : on n’envisage pas que ça puisse échouer, sinon c’est la mort.

Un pays a désarmé, l’Afrique du Sud : contexte particulier, prix à payer pour une réintégration dans la communauté internationale et changement au niveau politique, suite au régime d'apartheid.

Est-ce que les arguments économiques sont valables ?

Le nucléaire c’est environ 10% des dépenses militaires de la France (et 20 % des dépenses d'équipement), c’est 20 milliards sur 5 ans.

Les dépenses militaires sont le 2e budget après l’éducation. Par rapport au nucléaire, il y a aussi des dépenses dans d’autres domaines (nucléaire civil, recherche…) Ce qui participe à l’atténuation du poids du nucléaire dans le budget militaire.

Le démantèlement va également coûter très cher ! On n'a pas encore estimé le coût. Gestion des déchets nucléaires…

Pour la France la priorité n'est pas le désarmement, mais la non-prolifération. Il n’y a pas forcément de lien direct entre désarmement et non prolifération.

Les EU ont tout à gagner d’un désarmement nucléaire puisqu’ils détiennent l’essentiel de l’armement conventionnel. L’arme nucléaire permet de nuancer cette puissance d’où le fort investissement des EU dans la non prolifération.


  1. Quelle initiative du MAN ?

Que pensent les partenaires sur le projet de campagne du MAN ?

Projet de campagne MAN : Proposition JMM : « Désarmement unilatéral » par pression sur le politique

Limite : ex. de B. Obama obligé de faire marche arrière par les lobbies de l’armement, la pression économique. Question sur la marge de manœuvre du politique.

Avis de P.B. On voit dans le texte de JMM et dans les propositions qu’il y a eu une coupure dans le suivi et la connaissance de la situation. Il reprend un sujet comme s’il était resté gelé et ne tient pas compte du nouveau contexte, de l’habitude, du discours. Lecture de ce qui s’est passé sans actualisation. Point de vue intellectuel, philosophique qui part d’en haut.

  • Très utopique de vouloir inverser la vapeur par un Référendum et si échec on est mal ! Plutôt trouver une faille pour faire éclater le consensus par le bas.

Les campagnes relatives à l’armement qui ont réussi, sont celles qui étaient ciblées (mines anti-personnelles, sous-missiles…) : avancées par « petits pas » qui peuvent faire bouger le consensus.

Propositions :

  • Serge propose de faire un 4 pages résumant la situation, document pour relancer le débat et porter la contradiction. Demande de financement NVXI dans le budget 2011 pour une publication de docs.

  • Campagne en collaboration avec partenaires européens, porter le débat au niveau européen (Mouvement important au Royaume Unis qui s’est maintenu)

  • Tract sur les dépenses nucléaires

Peu d’intérêt sur la question, comment mobiliser ?

  • Derrière la bombe, beaucoup d’irrationnel : se questionner sur nos peurs, nos vulnérabilités.

  • Travail sur la peur et sur l’opinion publique : qui toucher ? Où ? Comment ?

Pas tant une question de « peur » que de « courage politique ». Les politiques ont peur pour leur mandat, ils suivent l’opinion publique d’où l’intérêt de travailler sur l’opinion publique pour un retentissement politique. Action de lobbying : signature, prise de décision de politiques qui décident de suivre une campagne.


Conclusion

Une campagne demande une réelle élaboration en termes de stratégie et de technique pour équilibrer le fond et la forme. On est tous d’accord sur le fond mais quelles étapes pour du résultat ?

Penser les campagnes en termes de complémentarité : chacun son rôle, l'Observatoire des armements travaille comme « expert » au service des mouvements, le MAN est un mouvement de réflexion, d’interpellation et d’action.

  • Colloque au Sénat le 18 mars 2011 (Patrice B.)

  • Dec 2010, n° d’ANV sur l’armement nucléaire


http://sortirdunucleaire.org/sinformer/revue/revue-images/36-39-dessin-bombe.jpg

lundi 18 octobre 2010

Un outil pour le débat

Le débat sur le nucléaire civil et militaire va vite devenir prioritaire.
Il s'étend au-delà des organisations antinucléaires.
J'ai décidé d'y prendre ma part.



On peut trouver au sein du Mouvement pour une alternative non-violente, auquel je suis attaché, de riches contributions et une liste de discussion vient de s'y ouvrir.

La Maison de Vigilance de Taverny, où je suis engagé, ne cesse depuis des décennies de dire et redire, après Solange Fernex, après Théodore Monod, que l'arme atomique est, dans sa préparation même, un crime contre l'humanité.



Ici, pourtant, c'est une approche différente qui sera exposée : il faut, en effet, faire connaître les recherches diverses qui sont effectuées, les confronter les unes aux autres, sans crispation, sans peur des contradictions, et dans un climat de totale liberté de pensée.

Je m'exprimerai, cependant, en fonction de mes propres analyses philosophiques et politiques, comme un citoyen qui n'accorde pas à toutes les formes d'action antinucléaire la même valeur, mais qui ne se croit pas lui-même exempt d'erreurs.

Ce qui n'interdit nullement de prendre le risque d'une pensée affirmée.


Jean-Pierre Dacheux
L'info du jour :


L'OTAN ou la défense des intérêts de l'occident au risque de la fin du monde.

L'évolution du concept de défense de l'Otan fait débat.

A cinq semaines d'un sommet des dirigeants des pays de l'Otan à Lisbonne, où ce document qui définit les principes et missions du bloc doit être approuvé, la France et l'Allemagne ont campé sur leurs positions à l'occasion d'une réunion des ministres de la Défense et des Affaires étrangères des Vingt-Huit, organisée à Bruxelles.

Les autorités allemandes favorisent un retrait des armes nucléaires américaines stationnées sur leur sol et jugent que le développement d'un bouclier anti-missile efficace, en complément de la dissuasion assurée par les puissances nucléaires de l'Otan, permettrait d'assurer la sécurité européenne.

La Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg et la Norvège, qui hébergent quelque 180 armes nucléaires tactiques américaines supplémentaires, partagent ce point de vue. Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a cependant considéré qu'il n'y avait pas de lien entre le bouclier et la réduction des capacités nucléaires en Europe.

De leur côté, la France, la Grande-Bretagne ainsi que les pays de l'ancien bloc soviétique appuient un maintien de ces armes en Europe afin d'afficher une présence américaine. "Nous avons toujours eu la même position: la dissuasion fait partie des éléments de la défense globale de l'Alliance (...) La présence de ces bombes américaines est l'expression d'un lien transatlantique", a expliqué le ministre français de la Défense, Hervé Morin. Il s'est surtout montré critique envers le projet de défense antimissile qui, a-t-il dit, présente nombre d'incertitudes et pèsera sur les programmes militaires existants sans pour autant représenter une option susceptible de fonctionner seule. "La défense anti-missile c'est un peu comme la ligne Maginot. On se protège contre l'apocalypse quand le meilleur moyen d'éviter l'apocalypse, c'est d'être en mesure de se faire respecter par un outil militaire et de défense crédibles", a-t-il déclaré à la presse. "Je crois que cela peut être un complément mais certainement pas un substitut", a-t-il poursuivi tout en indiquant qu'il n'irait pas jusqu'à bloquer un accord sur ce point à Lisbonne.

Plusieurs pays ont demandé des précisions sur les engagements financiers et sur les modalités d'intégration au nouveau système avant de donner leur feu vert. Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a ensuite indiqué qu'un consensus se dégageait sur ce bouclier antimissile et qu'un accord serait officialisé le mois prochain. "Je n'ai pas entendu d'objections à avancer à Lisbonne vers une défense antimissile propre à l'Otan (...) Nous avons encore une travail technique à effectuer mais je suis optimiste", a assuré l'ancien Premier ministre danois. "Ce serait une démonstration visible que nous sommes prêts à renforcer nos capacités (militaires) même dans une période d'austérité budgétaire et économique", a-t-il encore dit.

Le "concept stratégique" qui sera validé le 19 et 20 novembre à Lisbonne confirmera la priorité de l'Otan - la défense collective des pays qui la composent - et la poursuite des missions en cours, comme en Afghanistanoù les forces de l'Alliance connaissent une année particulièrement meurtrière. Tout en adaptant le rôle de l'Alliance atlantique dans les dix prochaines années aux nouvelles menaces, le document doit aussi, en cette période de réductions budgétaires, permettre de rationaliser au maximum les dépenses.

Pour réduire les coûts, les ministres ont acté jeudi une réduction du nombre des agences de l'Otan de 14 à 3, du nombre des Etats majors de 12 à 6 et du nombre de personnes travaillant dans la structure de commandement à 8.500 d'ici quelques mois, contre 27.000 en 1995. Mais Robert Gates a dit craindre que les restrictions budgétaires en Europe dans le domaine militaire ne mettent encore plus la pression sur les Etats-Unis, engagés dans de coûteuses missions en Afghanistan mais aussi en Irak.

Il a averti qu'il fallait prendre garde à ce que les coupes dans les dépenses n'aillent pas jusqu'à affaiblir l'Alliance atlantique. "Nous devons faire attention (...) de ne pas trop tailler dans le muscle. Les réformes discutées ce matin par les ministres de la Défense devraient permettre de faire des économies qui pourront être réinvesties dans de nouvelles capacités", a-t-il déclaré. "C'est comme cela que l'on conservera une Alliance forte, efficace et pertinente", a-t-il ajouté.

Avec Justyna Pawlak, Phil Stewart et Ilona Wissenbach, édité par Gilles Trequesser
Source : http://fr.news.yahoo.com/4/20101014/twl-otan2-41953f5.html#ynw-article-part2




Où il apparait, en ce jour de manifestation géante contre la contre-réforme des retraites, qu'il est plus facile de refuser de payer les pensions à leur meilleur niveau que de payer les armes de mort les plus épouvantables qu'ait jamais connues l'humanité et qui ne protègent personne.