lundi 18 octobre 2010

Un outil pour le débat

Le débat sur le nucléaire civil et militaire va vite devenir prioritaire.
Il s'étend au-delà des organisations antinucléaires.
J'ai décidé d'y prendre ma part.



On peut trouver au sein du Mouvement pour une alternative non-violente, auquel je suis attaché, de riches contributions et une liste de discussion vient de s'y ouvrir.

La Maison de Vigilance de Taverny, où je suis engagé, ne cesse depuis des décennies de dire et redire, après Solange Fernex, après Théodore Monod, que l'arme atomique est, dans sa préparation même, un crime contre l'humanité.



Ici, pourtant, c'est une approche différente qui sera exposée : il faut, en effet, faire connaître les recherches diverses qui sont effectuées, les confronter les unes aux autres, sans crispation, sans peur des contradictions, et dans un climat de totale liberté de pensée.

Je m'exprimerai, cependant, en fonction de mes propres analyses philosophiques et politiques, comme un citoyen qui n'accorde pas à toutes les formes d'action antinucléaire la même valeur, mais qui ne se croit pas lui-même exempt d'erreurs.

Ce qui n'interdit nullement de prendre le risque d'une pensée affirmée.


Jean-Pierre Dacheux
L'info du jour :


L'OTAN ou la défense des intérêts de l'occident au risque de la fin du monde.

L'évolution du concept de défense de l'Otan fait débat.

A cinq semaines d'un sommet des dirigeants des pays de l'Otan à Lisbonne, où ce document qui définit les principes et missions du bloc doit être approuvé, la France et l'Allemagne ont campé sur leurs positions à l'occasion d'une réunion des ministres de la Défense et des Affaires étrangères des Vingt-Huit, organisée à Bruxelles.

Les autorités allemandes favorisent un retrait des armes nucléaires américaines stationnées sur leur sol et jugent que le développement d'un bouclier anti-missile efficace, en complément de la dissuasion assurée par les puissances nucléaires de l'Otan, permettrait d'assurer la sécurité européenne.

La Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg et la Norvège, qui hébergent quelque 180 armes nucléaires tactiques américaines supplémentaires, partagent ce point de vue. Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a cependant considéré qu'il n'y avait pas de lien entre le bouclier et la réduction des capacités nucléaires en Europe.

De leur côté, la France, la Grande-Bretagne ainsi que les pays de l'ancien bloc soviétique appuient un maintien de ces armes en Europe afin d'afficher une présence américaine. "Nous avons toujours eu la même position: la dissuasion fait partie des éléments de la défense globale de l'Alliance (...) La présence de ces bombes américaines est l'expression d'un lien transatlantique", a expliqué le ministre français de la Défense, Hervé Morin. Il s'est surtout montré critique envers le projet de défense antimissile qui, a-t-il dit, présente nombre d'incertitudes et pèsera sur les programmes militaires existants sans pour autant représenter une option susceptible de fonctionner seule. "La défense anti-missile c'est un peu comme la ligne Maginot. On se protège contre l'apocalypse quand le meilleur moyen d'éviter l'apocalypse, c'est d'être en mesure de se faire respecter par un outil militaire et de défense crédibles", a-t-il déclaré à la presse. "Je crois que cela peut être un complément mais certainement pas un substitut", a-t-il poursuivi tout en indiquant qu'il n'irait pas jusqu'à bloquer un accord sur ce point à Lisbonne.

Plusieurs pays ont demandé des précisions sur les engagements financiers et sur les modalités d'intégration au nouveau système avant de donner leur feu vert. Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a ensuite indiqué qu'un consensus se dégageait sur ce bouclier antimissile et qu'un accord serait officialisé le mois prochain. "Je n'ai pas entendu d'objections à avancer à Lisbonne vers une défense antimissile propre à l'Otan (...) Nous avons encore une travail technique à effectuer mais je suis optimiste", a assuré l'ancien Premier ministre danois. "Ce serait une démonstration visible que nous sommes prêts à renforcer nos capacités (militaires) même dans une période d'austérité budgétaire et économique", a-t-il encore dit.

Le "concept stratégique" qui sera validé le 19 et 20 novembre à Lisbonne confirmera la priorité de l'Otan - la défense collective des pays qui la composent - et la poursuite des missions en cours, comme en Afghanistanoù les forces de l'Alliance connaissent une année particulièrement meurtrière. Tout en adaptant le rôle de l'Alliance atlantique dans les dix prochaines années aux nouvelles menaces, le document doit aussi, en cette période de réductions budgétaires, permettre de rationaliser au maximum les dépenses.

Pour réduire les coûts, les ministres ont acté jeudi une réduction du nombre des agences de l'Otan de 14 à 3, du nombre des Etats majors de 12 à 6 et du nombre de personnes travaillant dans la structure de commandement à 8.500 d'ici quelques mois, contre 27.000 en 1995. Mais Robert Gates a dit craindre que les restrictions budgétaires en Europe dans le domaine militaire ne mettent encore plus la pression sur les Etats-Unis, engagés dans de coûteuses missions en Afghanistan mais aussi en Irak.

Il a averti qu'il fallait prendre garde à ce que les coupes dans les dépenses n'aillent pas jusqu'à affaiblir l'Alliance atlantique. "Nous devons faire attention (...) de ne pas trop tailler dans le muscle. Les réformes discutées ce matin par les ministres de la Défense devraient permettre de faire des économies qui pourront être réinvesties dans de nouvelles capacités", a-t-il déclaré. "C'est comme cela que l'on conservera une Alliance forte, efficace et pertinente", a-t-il ajouté.

Avec Justyna Pawlak, Phil Stewart et Ilona Wissenbach, édité par Gilles Trequesser
Source : http://fr.news.yahoo.com/4/20101014/twl-otan2-41953f5.html#ynw-article-part2




Où il apparait, en ce jour de manifestation géante contre la contre-réforme des retraites, qu'il est plus facile de refuser de payer les pensions à leur meilleur niveau que de payer les armes de mort les plus épouvantables qu'ait jamais connues l'humanité et qui ne protègent personne.

1 commentaire:

  1. A propos du sommet de l'OTAN prochain à Lisbonne je me permets de vous envoyer le petit encart du dernier bulletin de Armes nucléaire STOP (auquel vous êtes presque tous abonnés certainement !!). Pour que les non-abonnés aient ces infos. C'est signé Pierre Rosenzweig, l'un des membres du CA de la maison de vigilance et membre de la CANVA.

    Dominique Lalanne
    -----------------
    Bulletin de Armes nucléaires STOP, octobre 2010

    Le prochain sommet de
    l’Otan, le 19 novembre à
    Lisbonne, doit élaborer un
    nouveau « concept stratégique ».
    Peut-on imaginer une remise en
    cause des armes nucléaires
    américaines en Europe ?
    Il en reste plus de 200 basées en
    Europe, dans cinq pays : Belgique,
    Allemagne, Pays-Bas, Italie et Turquie.
    Cet état de fait est une violation des
    articles 1 et 2 du Traité de non-prolifération
    : « Il est interdit à une puissance
    nucléaire de déployer ses armes sur le
    territoire d’un autre pays […] et pour
    celui-ci d’accepter un tel transfert. »
    Début 2010, le ministre des Affaires
    étrangères allemand Guido
    Westerwelle a demandé la suppression
    des 20 armes nucléaires de son pays,
    leur retrait constitue l’un des points
    majeurs du programme du gouvernement
    Merkel. Et quatre homme politiques
    belges (les anciens Premiers
    ministres Jean-Luc Dehaene et Guy
    Verhofstadt, et les ex-ministres des
    Affaires étrangères Louis Michel et
    Willy Claes) ont appelé Washington à
    retirer ses armes nucléaires d’Europe.
    « Les armes nucléaires tactiques américaines
    en Europe ont perdu toute
    importance militaire », ont-ils constaté
    dans leur message.
    Rappelons que les deux chambres parlementaires
    belges ont voté en 2005
    la demande de retrait d’Europe des
    armes nucléaires de l’Otan.
    Lors de la dernière réunion des
    ministres des Affaires étrangères de
    l’Otan, réunis à Tallinn en Estonie,
    deux semaines après la signature du
    traité de désarmement nucléaire Start
    II entre Washington et Moscou, Hillary
    Clinton a écarté l’idée d’un retrait
    rapide des armes nucléaires US stationnées
    en Europe et a lié toute évolution
    sur cette question aux relations
    de l’Otan avec la Russie.
    De son côté, la Russie insiste sur le
    fait qu’elle ne commencera pas à
    détruire ses armes atomiques tant
    que Washington n’aura pas retiré les
    siennes du sol européen.
    Éliminer des armes obsolètes pour
    donner la possibilité de prendre au
    mot la Russie, le jeu n’en vaut-il pas
    la chandelle ? Nos dirigeants politiques
    sont vraiment atteints de
    paralysie intellectuelle.

    Pierre Rosenzweig

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