mercredi 12 décembre 2012

EPR : vers la fin faute de moyens ?


Greenpeace nous informe. "La crise" ne saurait être sans effets sur le nucléaire ! Sans volonté politique le recul sur les centrales se fera à contre cœur au lieu d'être compensé par la recherche d'autres  technologies assurant notre autonomie énergétique.  Il est temps pour les citoyens de comprendre et de dire que le social ne sera pas préservé par l'abandon écologique mais, au contraire, que la crise sociale et la crise écologique sont identiques et reposent sur une "non-crise" : la mutation de société à laquelle les puissances financières ne se résignent pas.

Europe : EPR cherche partenaire particulier


De http://energie-climat.greenpeace.fr/europe-epr-cherche-partenaire-particulier?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_term=nucleaire&utm_campaign=GPFnewsletter11122012

Lundi 3 décembre, EDF annonçait, dans un communiqué, un nouveau surcoût pour l’EPR de Flamanville qui devrait, pour l’heure, coûter 8,5 milliards d’euros. Suite à cette annonce, Enel, électricien italien a annoncé vouloir abandonner sa participation dans le projet EPR Flamanville 3, réclamant ses billes, soit 613 Millions d’Euros…
Cette actualité récente n’est en fait qu’un nouvel épisode d’une série de déconvenues pour le réacteur EPR en Europe. Depuis quelques mois, les actionnaires et partenaires des différents projets se retirent les uns après les autres, laissant la France de plus en plus seule à porter le projet : à travers ses acteurs industriels (EDF & Areva), et à travers ses finances publiques… et donc ses contribuables.


La suite sur : http://bit.ly/QH6Wzx

jeudi 29 novembre 2012

Non au débat qui n'en est pas un...

Solidaires de Sortir du Nucléaire (civil et militaire), nous appelons non à faire silence mais à exprimer notre volonté d'aller vers les seules "énergie d'avenir" qui se passeront et de pétrole et de nucléaire, notamment grâce à la sobriété énergétique, à la fin des gaspillages électriques et à l'isolation généralisée.

 

 

Communiqué de presse  - 29 novembre 2012

Débat sur l'énergie : un écran de fumée pour occulter la politique du fait accompli

Aujourd’hui s’ouvre le « grand débat sur l’énergie » promis par François Hollande. Le Réseau "Sortir du nucléaire", invité en dernière minute à participer, a décliné la proposition et rappelle ses doutes très importants sur un processus qui semble uniquement destiné à entériner la politique gouvernementale.




Un processus-caution pour des décisions déjà prises
Contacté en dernière minute, sans doute pour occuper les chaises laissées vides par le départ de Greenpeace et des Amis de la Terre, le Réseau "Sortir du nucléaire" a refusé de servir de caution à un processus opaque, qui a tout d’une usine à gaz aux règles du jeu insondables. On est très loin d’un vrai débat démocratique et transparent sur l’énergie tel que les choix énergétiques le mériteraient.
Depuis plusieurs mois, le Réseau "Sortir du nucléaire" a exprimé ses doutes sur ce processus. Quel sens a ce "débat" si les décisions engageantes pour l’avenir énergétique sont adoptées ailleurs ? En six mois, le gouvernement a ainsi, sans concertation, appelé à accélérer les travaux de la mine d’uranium d’Imouraren au Niger ; soutenu fortement le projet de réacteur « de 4ème génération » Astrid ; réaffirmé le choix de la production et de l'utilisation de combustible MOX ; confirmé l’exportation de la technologie nucléaire ; signé le décret de création d’ITER…
Quel sens a ce débat si plusieurs membres du gouvernement ont une opinion tranchée sur le nucléaire, « énergie d’avenir » dont la France aurait « durablement besoin » ? Si Anne Lauvergeon, personnification même de l’industrie nucléaire, siège au comité de pilotage du débat ?


Réduction de la part du nucléaire : l’impossible équation
Le débat est censé étudier, entre autres, la « réduction de la part du nucléaire dans le mix électrique ». De quelle réduction peut-on parler si l’EPR de Flamanville doit être mis en service, et que même la fermeture de Fessenheim en 2016 ne peut être tenue pour acquise, le gouvernement n’ayant apporté aucun démenti aux voix qui remettaient en question l’arrêt de la centrale ?
Y a-t-il une vraie volonté du gouvernement de réaliser cette réduction, Arnaud Montebourg ayant déclaré "irréaliste de vouloir diminuer le nucléaire et le pétrole, tout en trouvant de l’argent pour financer les renouvelables" ?
Tout laisse à penser que ce débat est surtout destiné à entériner la protection de l’industrie nucléaire et à couper court aux projets de fermeture de centrales. On est bien loin d’une véritable "transition énerg’éthique" qui passerait par une réelle remise en question de notre production et de notre consommation d’énergie !

Il ne peut y avoir de débat sans respect de la société civile
Enfin, peut-il y avoir un vrai débat si la société civile n’est pas respectée ? À ce jour, Delphine Batho n’a apporté aucune réponse aux sollicitations des associations sur la fermeture de Fessenheim, y compris à la lettre ouverte que nous lui avons envoyé le 22 novembre. Surtout, comment peut-il y avoir un débat serein alors que les opposants aux grands projets imposés ne récoltent que la répression policière ?


Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", ce n’est pas ce simulacre de démocratie qui permettra d’engager enfin la transition indispensable vers des énergies propres, sûres et créatrices d’emplois. Pour permettre aux citoyens de reprendre en main leur avenir, le Réseau "Sortir du nucléaire" donne rendez-vous le samedi 9 mars 2013 à Paris, pour une grande chaîne humaine qui encerclera les lieux de pouvoir.

Plus d’informations bientôt sur www.chainehumaine.org

dimanche 25 novembre 2012

Il n'est pas interdit d'avoir peur



Le Grand Nord souillé pour des siècles
par des déchets nucléaires

Pierre Le Hir

Source : www.lemonde.fr, le 22.11.2012

http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/11/22/le-grand-nord-souille-pour-des-siecles-par-des-dechets-nucleaires_1794588_3244.html
 
Fragilisé par le réchauffement, la pêche industrielle et le tourisme polaire, convoité pour les giseme
nts de pétrole, de gaz et de minerais que recèle son sous-sol, déchiré par les nouvelles routes maritimes que va ouvrir la fonte des glaces, le Grand Nord, ce territoire précieux et vulnérable, porte aussi les stigmates de multiples pollutions. La contamination radioactive est l'une des plus préoccupantes. C'est ce que fait apparaître l'inventaire – le premier du genre – qu'a entrepris de dresser l'association de protection de l'environnement Robin des Bois.



En 2009, l'ONG française avait déjà répertorié 2 750 sites pollués par des produits chimiques. Cette fois, elle s'est attachée à des atteintes à l'environnement parfois plus diffuses, mais aussi plus durables. Deux années de travail ont été nécessaires pour collecter, auprès de scientifiques, d'associations environnementales et de services gouvernementaux, des données non exhaustives, surtout lorsqu'elles relèvent du domaine militaire. L'inventaire devrait être
achevé au 1er semestre 2013, mais la très sérieuse revue Contrôle de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), en a déjà accueilli, dans son numéro de novembre, les premiers éléments.


"Nous avons voulu avoir une vision circumpolaire de tous les
sites pollués", explique Jacky Bonnemains, président de Robin des Bois. L'océan Arctique est un gigantesque vivier de poissons pour les populations indigènes qui s'en nourrissent et dont la santé est au premier chef menacée, mais aussi pour la planète, à laquelle il fournit, avec les eaux subarctiques, de 20 % à 30 % de ses ressources alimentaires marines." Ce n'est pas le seul danger. La fonte de la banquise polaire et le dégel du permafrost, poursuit-il, vont "remobiliser des substances radioactives" qui, jusqu'alors prisonnières des glaces, risquent de se disséminer dans les écosystèmes.




HÉRITAGE DE LA GUERRE FROIDE
L'ONG a identifié, au-delà du cercle polaire arctique – ou, dans quelques cas, un peu plus au sud, les courants atmosphériques et marins poussant les dépôts vers le nord –, quelque 90 sites marqués par la radioactivité émise par des activités industrielles et militaires. La Russie en concentre plus de la moitié (50), notamment sur la péninsule de Kola et l'archipel de Nouvelle-Zemble. Les autres se répartissent entre la Norvège (25 dont 19 sur l'archipel de Svalbard), l'Alaska (8), le Canada (3), la Suède (3) et le Groenland (2). La Finlande n'en compte aucun et l'Islande n'a pas été
étudiée.


"La pollution radioactive de l'Arctique ne vient passeulement, comme on le pense parfois, de pays éloignés, par exemple des usines de retraitement de La Hague [Manche] ou de Sellafield [Grande-Bretagne], dont les rejets, transportés par les courants, peuvent se concentrer dans certaines zones", commente Miriam Potter, chargée de mission au sein de l'association. Elle est issue, en grande partie, d'activités menées sur place." Bien souvent, il s'agit d'un héritage de la guerre froide. Sur l'archipel de Nouvelle-Zemble, les Soviétiques ont procédé, entre 1955 et 1990, à 138 essais nucléaires aériens, terrestres ou sous-marins, faisant notamment exploser, le 30 octobre 1961, la "Tsar Bomba", la plus puissante bombe à hydrogène de l'histoire (50 mégatonnes). L'océan servant à l'époque d'exutoire, ils ont sabordé au large de la même péninsule, en 1982, le sous-marin nucléaire K-27, qui gît toujours, par 33 mètres de fond, en mer de Kara. Dans les mers de Barents et de Kara ont été immergés, énumère Miriam Potter, "cinq
réacteurs de sous-marins et de brise-glaces, une vingtaine de
bateaux dont certains contenaient des matières radioactives, des centaines d'objets contaminés et 17 000 conteneurs de déchets nucléaires". Pour faire bonne mesure, un autre sousmarin, le K-159, y a coulé en 2003. Le site d'Andreeva Bay, dans le nord de la péninsule de Kola, représente, pour Robin des Bois, un "cauchemar". L'Union soviétique y avait installé, dans les années 1960, trois piscines de refroidissement des combustibles usés provenant de sous-marins et de brise-glaces nucléaires. Des fuites se sont produites dans deux d'entre elles, provoquant une très forte contamination. Depuis, des entreposages à sec de 22 000 assemblages de combustibles ont été aménagés, dans des conditions très précaires.




CHUTE DE SATELLITE, CRASH DE BOMBARDIER

Les Américains n'ont pas été en reste. Dans les années 1960, ils ont construit deux petits réacteurs nucléaires de 20 et 10 mégawatts, pour alimenter en électricité des bases militaires, à Fort Greely, en Alaska, et à Camp Century, dans le nordouest du Groenland. Le premier, victime de plusieurs accidents, a contaminé les cours d'eau, et les populations locales font aujourd'hui état de leucémies, malgré les démentis de l'administration américaine. L'exploitation du second aurait laissé dans les glaces "au moins 200 tonnes de
déchets liquides". Les Etats-Unis ont aussi testé le comportement
de radioéléments à Point Hope, dans le nord-ouest de l'Alaska. Ce n'est pas tout. De 1930 à 1962, le Canada a exploité, autour du grand lac de l'Ours, des mines de radium puis d'uranium, une partie de celui-ci étant destiné au projet Manhattan qui a doté les États-Unis de l'arme atomique. Plus de 900 000 tonnes de stériles (déchets miniers) d'uranium ont été laissées sur place, dont 740 000
immergées dans le lac. S'ajoutent les accidents. La chute, en 1978, du satellite espion soviétique Cosmos-954 et de son réacteur nucléaire, dans le nord du Canada, où plus de 120 000 km2 ont été
contaminés par de l'uranium enrichi et des produits de fission. Ou le crash, en 1968, d'un bombardier américain B- 52 transportant des têtes nucléaires, près de Thulé (Groenland), où subsisterait "au moins un kilo de plutonium sur un rayon de 17 km".


 

OPÉRATIONS DE DÉCONTAMINATIONMais l'Arctique ne paie pas seulement la facture du passé. Les activités minières actuelles, de même que les forages pétroliers et gaziers – il y en a plus de 4 000 en Alaska, audessus du cercle polaire –, génèrent des déchets à "radioactivité naturelle renforcée". Des opérations de décontamination ont certes été engagées, notamment à l'initiative du G8 et de pays européens. Mais les zones touchées sont immenses, la pollution disséminée et les crédits insuffisants. "Les gouvernements doivent faire preuve de transparence sur les produits radioactifs qu'ils ont entreposés ou dispersés. Et il faut organiser un suivi radiologique des sédiments, des poissons et des populations", plaide Jacky Bonnemains. En attendant que le fragile Arctique bénéficie, un jour peut-être, d'un statut protecteur comparable à celui de l'Antarctique.

lundi 5 novembre 2012

Désarmement unilatéral ou/et désarmement total ?


« Avant », « ou », « et », « d'abord ».


Désarmement nucléaire unilatéral de la France, désarmement nucléaire total, les deux options sont actuellement, l'une comme l'autre, hors de portée. Tout doit donc passer par l'opinion publique, c'est-à-dire l'action politique.

Doit-on parler de désarmement nucléaire unilatéral de la France avant de parler de désarmement nucléaire total ? Tout dépend de ce à quoi l'on pense si on l'affirme ! S'il s'agit du point de vue où se place un Français qui s'occupe, avant tout, de ce qui le regarde, cela va de soi. S'il s'agit de considérer quelle est la priorité d'une option par rapport à l'autre, dans l'importance des engagements, alors il devient erroné d'établir une hiérarchie, qui ne sera pas la même d'un État à l'autre, et qui ne saurait convaincre la totalité des acteurs de la lutte anti-nucléaire, même en France.

Doit-on parler de désarmement nucléaire unilatéral de la France ou parler de désarmement nucléaire total ? Cela n'a pas grand sens pour un Français qui ne peut, pour agir, ni attendre le renoncement du gouvernement français à la dissuasion, ni compter sur la seule hypothèse d'une signature d'une Convention internationale !

Doit-on parler de désarmement nucléaire unilatéral de la France et parler de désarmement nucléaire total ? Non seulement l'un va dans l'autre, mais nul ne sait quel événement pèsera le plus sur la décision politique conduisant, un jour, à l'engagement unilatéral de la France ou/et à son approbation d'une Convention internationale ! C'est pourquoi la troisième hypothèse, (celle du « et ») est la moins imparfaite.

  Des données qui parlent d'elles-mêmes : la répartition des ogives nucléaires. 
La France est directement concernée mais pas toute seule !

À cela s'ajoute plusieurs considérations de bon sens :
On pèse d'autant plus sur l'opinion publique qu'on est plus nombreux à exprimer la même revendication : abandonner la dissuasion qui n'a plus aucune justification des points de vue militaire, technique, financier et moral. Certains, dont je suis, pensent que jamais il n'y eut de telles justifications, mais c'est toute l'opinion qu'il faut « embarquer » à partir de l'examen actualisé de la situation internationale tout entière.

On ne peut -hélas!- exclure l'hypothèse d'un accident nucléaire majeur, d'ordre civil ou militaire, ou même d'un conflit qui conduirait les États concernés, y compris contre leur gré, à accepter ce qu'actuellement ils refusent : un accord devenu général sous l'égide de l'ONU.

• Agir, dans chaque État, dans l'État où l'on vit, doté ou non d'armes nucléaires, pour pousser au renoncement à ces armes, est une urgence citoyenne et planétaire qui élimine l'hypothèse de s'en tenir seulement à une action nationale. ( Les peuples des États non dotés ne sont-ils pas concernés, eux aussi, et n'ont-ils rien à dire ? )

On ne peut préjuger que le désarmement nucléaire unilatéral de la France serait plus efficace et plus vite obtenu qu'un désarmement nucléaire total, ni l'inverse ! Chacun peut fournir son pronostic, mais rien n'est sûr. Rien n'est donc irréaliste ou réaliste (convaincre l'État français ou faire peser la majorité des États du monde sur la décision, via l'ONU). Il faut pourtant agir car le risque croît.

Je maintiens donc qu'il ne faut pas opposer ou risquer d'opposer ceux qui veulent, et l'un et l'autre, des désarmements nucléaires, unilatéral en France, et général partout ailleurs, dans chaque pays ainsi que dans les instances internationales officielles ou non. 


Désarmement nucléaire unilatéral de la France d'abord, pour nous Français, certes oui, mais désarmement nucléaire unilatéral de la France, seul exigé, non !  

Désarmement nucléaire unilatéral de la France et désarmement nucléaire total sont comme l'endroit et l'envers d'une même médaille, pour nous citoyens français.


Jean-Pierre Dacheux



samedi 15 septembre 2012

Le Japon va sortir du nucléaire


Photo prise cette semaine dans une zone interdite près de Fukushima, où, 18 mois après la catastrophe, on cherche encore des corps. (AFP)
Dans une zone interdite, près de Fukushima, 18 mois après la catastrophe, on cherche encore des corps. (AFP)

La fin du nucléaire civil ne se décrète pas ; elle se prépare. C'est long et difficile. Le Japon s'y engage à son tour. C'est une décision considérable.

Dix-huit mois après l’accident de Fukushima, le Japon confirme qu’il veut sortir définitivement du nucléaire. Une décision attendue, mais historique. 

Le gouvernement japonais a annoncé vendredi l’arrêt progressif de la production nucléaire sur 30 ans, dix-huit mois après l’accident de Fukushima qui a provoqué une catastrophe sans précédent dans le monde depuis Tchernobyl il y a 25 ans.

Le Japon devient ainsi le troisième pays, après l’Allemagne et la Suisse, à faire part de son intention de stopper ses réacteurs depuis l’accident du 11 mars 2011 à Fukushima Daiichi (220 km au nord-est de Tokyo).

«Le gouvernement va instaurer toutes les mesures possibles pour amener la production nucléaire à zéro pendant les années 2030», a énoncé le gouvernement dans un document consacré au nouveau plan énergétique à établir pour tirer les conséquences de la catastrophe.

Il a édicté trois principes pour parvenir à cet objectif: ne plus construire de centrale nucléaire, arrêter les réacteurs existants après 40 ans d’activité et enfin n’accepter le redémarrage des tranches suspendues qu’après des examens de sécurité menés par une autorité ad hoc.

Avant l’accident, la production nucléaire représentait près de 30% de la consommation d’électricité et les autorités prévoyaient d’augmenter cette part à 53% d’ici à 2030.

Mais cette catastrophe qui a poussé une centaine de milliers d’habitants à fuir leur domicile, souvent sans perspective claire de retour, a complètement modifié la donne.

Le sentiment anti-nucléaire a fortement augmenté parmi la population et des manifestations sont régulièrement organisées contre l’exploitation de l’atome.

La production nucléaire a fortement baissé depuis l’accident et seuls 2 des 50 réacteurs sont actuellement en activité, dans le centre du Japon. Les 48 autres sont arrêtés, soit à cause d’un séisme soit en raison des mesures de sécurité supplémentaires exigées par les autorités après l’accident.

Mais les compagnies d’électricité, soutenues par une bonne partie des milieux d’affaires, réclament à cor et à cris de pouvoir redémarrer des tranches arrêtées.

Elles doivent en effet faire tourner leurs centrales thermiques à plein régime pour compenser le manque énergétique et doivent donc importer massivement des hydrocarbures, ce qui a plongé la balance commerciale dans le rouge.

Les autorités risquent donc de faire face à d’importantes oppositions avant de parvenir à l’objectif qu’elles viennent de fixer.

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/0b2dda06-fe46-11e1-b34c-0d2403d05a02/Le_Japon_annonce_sa_sortie_du_nucl%C3%A9aire_pour_les_ann%C3%A9es_2030

dimanche 9 septembre 2012

"Le nucléaire rend fou".



Jean-Jacques Delfour, professeur de philosophie, dans un article paru dans le Monde expose que le nucléaire nous rend fous. Il affirme, sans détour, que les ingénieurs nucléaires sont incompétents, quels que soient leur savoir et leur intelligence, dès lors qu'ils sont impuissants face à des situations "hors limites". Enfin, il estime que les effets à long terme des accidents déjà survenus restent mal connus. Ce texte polémique mérite d'être connu et discuté surtout après le propos péremptoire et irresponsable d'Arnaud Montebourg sur "le nucléaire énergie d'avenir".

La dangereuse imposture nucléaire


L'information commence à émerger : dans la centrale nucléaire de Fukushima, la piscine du réacteur 4, remplie de centaines de tonnes de combustible très radioactif, perchée à 30 mètres, au-dessus d'un bâtiment en ruine, munie d'un circuit de refroidissement de fortune, menace l'humanité d'une catastrophe pire encore que celle de Tchernobyl. Une catastrophe qui s'ajoute à celle de mars 2011 à Fukushima : 3 réacteurs percés qui déversent leur contenu mortel dans l'air, dans l'océan et dans la terre.

Les ingénieurs du nucléaire ne savent pas quoi faire face à tous ces problèmes. Ils ont déclamé que la sécurité, dans le nucléaire, était, est et sera totale, que, lorsqu'une catastrophe majeure a lieu, personne n'a de solution à proposer. Telle est l'effroyable vérité que révèle Fukushima. Tchernobyl avait été mis au compte de l'incompétence technique des Soviétiques. Impossible de resservir la même fable politique.

Si l'on fait usage de sa raison, il ne reste qu'une seule conclusion : l'incompétence des ingénieurs du nucléaire. En cas de panne du circuit de refroidissement, si l'échauffement du réacteur atteint un seuil de non-retour, il échappe au contrôle et devient un magma en fusion de radionucléides, de métal fondu et de béton désagrégé, très toxique et incontrôlable (le corium).

La vérité, posée par Three Miles Island, Tchernobyl et Fukushima, est que, une fois ce seuil franchi, les ingénieurs sont impuissants : ils n'ont pas de solution. Ils ont conçu et fabriqué une machine nucléaire mais ils ignorent quoi faire en cas d'accident grave, c'est-à-dire "hors limite". Ce sont des prétentieux ignorants : ils prétendent savoir alors qu'ils ne savent pas. Les pétroliers savent éteindre un puits de pétrole en feu, les mineurs savent chercher leurs collègues coincés dans un tunnel à des centaines de mètres sous terre, etc. Eux non, parce qu'ils ont décrété qu'il n'y aurait jamais d'accidents très graves.

Dans leur domaine, ils sont plus incompétents que les ouvriers d'un garage dans le leur. S'il faut changer le cylindre d'un moteur, les garagistes savent comment faire : la technologie existe. Si la cuve d'un réacteur nucléaire est percée et si le combustible déborde à l'extérieur, les "nucléaristes" ne savent pas ce qu'il faut faire. On objectera qu'une centrale nucléaire est plus complexe qu'une voiture. Certes, mais c'est aussi plus dangereux. Les ingénieurs du nucléaire devraient être au moins aussi compétents dans leur propre domaine que ceux qui s'occupent de la réparation des moteurs de voiture en panne : ce n'est pas le cas.

Le fait fondamental est là, affolant et incontestable : les radionucléides dépassent les capacités technoscientifiques des meilleurs ingénieurs du monde. Leur maîtrise est partielle et elle devient nulle en cas d'accident hors limite, là où on attendrait un surcroît de compétence : telle est la vérité, l'incontestable vérité. D'où l' aspect de devin à la boule de cristal des ingénieurs et des "spécialistes" du nucléaire. La contamination nucléaire ? Sans danger, affirment-ils, alors qu'ils n'en savent rien. L'état du réacteur détruit sous le sarcophage de Tchernobyl ? Stabilisé, clament-ils, alors qu'ils n'en savent rien. La pollution nucléaire dans l'océan Pacifique ? Diluée, soutiennent-ils, alors qu'ils n'en savent rien. Les réacteurs en ruine, percés, détruits, dégueulant le combustible dans le sous-sol de Fukushima ? Arrêtés à froid et sous contrôle, assurent-ils, alors qu'ils n'en savent rien.

Les effets des radionucléides disséminés dans l'environnement sur les générations humaines à venir ? Nuls, clament-ils, alors qu'ils n'en savent rien. L'état des régions interdites autour de Tchernobyl et Fukushima ? Sans nocivité pour la santé, aujourd'hui, comme pour des décennies, proclament-ils, alors qu'ils n'en savent rien. Pour qui les radiations sont-elles nocives ? Seulement pour les gens tristes, avancent-ils, alors qu'ils n'en savent rien. Ce sont des devins. L'art nucléaire est un art divinatoire. C'est-à-dire une tromperie.


Le nucléaire, qui s'annonçait comme la pointe avancée du savoir technoscientifique au point de se présenter comme une sorte de religion du savoir absolu, se révèle d'une faiblesse extrême non pas par la défaillance humaine mais par manque de savoir technoscientifique. Quelle que soit la cause contingente du dépassement du seuil de non-retour (attentat terroriste, inondation, séisme), l'incapacité de réparer et de contrôler la dissémination des radionucléides manifeste  un trou dans le savoir qui menace la certitude de soi de la modernité. Les modernes prétendaient avoir rompu avec les conduites magiques. Le nucléaire est l'expérience d'une brutale blessure narcissique dans l'armature de savoir dont s'entoure l'homme moderne ; une souffrance d'autant plus grande que c'est sa propre invention qui le place en situation de vulnérabilité maximale.

En effet, le refus de considérer la possibilité réelle d'un accident hors limite a pour conséquence la négligence pratique et l'indisponibilité de fait des moyens techniques appropriés à ces situations hors limite. Ces moyens n'existent pas ; et personne ne sait si l'on peut les fabriquer. Peut-être qu'un réacteur en "excursion" est incontrôlable ou irrécupérable.

Je ne le sais pas et aucun "nucléariste" ne le sait; mais il est sûr que personne ne le saura jamais si l'on n'essaye pas de fabriquer ces outils techniques. Or l'affirmation d'infaillibilité empêche leur conception. Sans doute, ouvrir ce chantier impliquerait d'avouer une dangerosité jusqu'ici tue et de programmer des surcoûts jusque-là évités. Ainsi, l'infaillibilité des papes du nucléaire a plusieurs avantages : endormir les consciences et accroître les profits, du moins tant que tout va bien ; l'inconvénient majeur est de nous exposer sans aucun recours à des risques extrêmes.


Tout savoir scientifique ou technique est, par définition, incomplet et susceptible de modification. Affirmer l'infaillibilité d'un savoir technoscientifique ou se comporter comme si cette infaillibilité était acquise, c'est ignorer la nature du savoir et confondre celui-ci avec une religion séculière qui bannit le doute et nie l'échec. D'où l'effet psychotique de leurs discours (infaillibles et certains) et de leurs pratiques (rafistolages et mensonges). Tout observateur est frappé par cette contradiction et plus encore par son déni. Chacun est sommé d'un côté de leur reconnaître une science et une technique consommées et de l'autre côté de se taire malgré le constat de leur échec. Bref, le nucléaire rend fou. Mais ce n'est qu'un aspect de notre condition nucléaire. 

Contaminés de tous les pays, unissez-vous !
http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/09/07/la-dangereuse-imposture-nucleaire_1757119_3232.html

mardi 28 août 2012

3ème journée internationale contre les essais nucléaires, le 29 août 2012

Communiqué de presse  -

Pour une prise en charge

des victimes des essais nucléaires

 



L’Assemblée Générale de l’ONU, au cours de sa 64ème session,
a proclamé le 29 août «Journée internationale contre les essais nucléaires »
afin de sensibiliser le public aux effets des explosions nucléaires
« et à la nécessité d’y mettre fin, en tant que moyen parmi d’autres de parvenir
à l’objectif d’un monde sans armes nucléaires » (résolution 63/45).

Depuis le 1er juillet 1945, date du premier essai atomique réalisé par les États-Unis
— suivi des tirs sur Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945 —
ce sont plus de 2 000 explosions nucléaires qui ont été effectuées dans le monde.

Ces explosions ont provoqué de graves conséquences sanitaires et environnementales
autour de tous les anciens sites d’essais de la planète. Les victimes — militaires
et civils employés pour les essais et peuples autochtones — ont de grandes difficultés
à faire reconnaître leurs droits à réparation.

La France a effectué 210 essais nucléaires, atmosphériques et souterrains,
du 13 février 1960 au 27 janvier 1996. Ces tests furent d’abord réalisés
en Algérie à Reggane et In Ekker de 1960 à 1966,
puis en Polynésie sur les atolls de Moruroa et Fangataufa de 1966 à 1996.

La situation demeure extrêmement préoccupante.
L’impact environnemental est sous-estimé.
Des centaines de tonnes de déchets radioactifs et de matériaux contaminés
ont été laissés sur les sites ; du plutonium et d’autres radionucléides
ont été dispersés sur des milliers de kilomètres.
En Polynésie, un effondrement de l’atoll de Moruroa
pourrait se produire, provoquant un tsunami menaçant les habitants
de l’atoll voisin de Tureia et une pollution radioactive
sans précédent du milieu océanique.

L’impact sanitaire est volontairement minimisé.
La France a enfin reconnu que ses essais nucléaires avaient fait des victimes,
mais celles-ci voient toujours leurs droits déniés.
La « loi Morin » de 2010 a confié au ministère de la Défense
le pouvoir de reconnaître et d’indemniser les victimes.
Cette loi, même modifiée par le récent décret de mai 2012,
impose des conditions très restrictives pour la reconnaissance
des droits des victimes.
À ce jour, seules 5 d’entre elles ont pu bénéficier d'une indemnisation.
Les archives des essais nucléaires restent inaccessibles
aux associations de victimes, à leurs avocats et aux experts indépendants.

En août 2011, face à l’indifférence des puissances nucléaires,
de nombreuses associations en France, en Algérie, au Japon, en Polynésie,
soutenues par les autorités des Églises de tous les États insulaires du Pacifique,
ont lancé un appel aux Nations Unies.
Elles demandent une réelle prise en charge des victimes d’essais nucléaires
 dans le monde et la programmation d’une décennie (2012-2021)
pour le nettoyage, la réhabilitation
et le développement soutenable des régions contaminées
(http://appelinternationalessaisnucleaires.org).

À l'occasion de cette 3e Journée internationale contre les essais nucléaires,
 nous renouvelons cet appel et demandons 
aux parlementaires et au gouvernement français 
d'œuvrer sans attendre pour une véritable réparation 
des conséquences sanitaires et environnementales.


Contacts presse :

Bruno Barillot, Moruroa e tatou

Patrice Bouveret, Observatoire des armements
06 30 55 07 09 - patricebouveret@obsarm.org

Dominique Lalanne, Armes Nucléaires Stop
06 32 71 69 90 - do.lalanne@wanadoo.fr

Sophie Morel, Réseau "Sortir du nucléaire"

Chargée de communication :
Charlotte Mijeon - 06 64 66 0123

Lien vers notre site : http://groupes.sortirdunucleaire.org/journee-contre-les-essais
Suivez-nous sur twitter : @sdnfr