jeudi 31 mars 2011

Tchernobyl n'aurait causé aucun cancer de la thyroïde en France !

Cachez ce nucléaire que je ne saurais voir mis en cause !

PARIS (AP) — La cour d'appel de Paris se prononcera le 7 septembre sur la demande de non-lieu dans l'enquête sur les éventuelles conséquences sanitaires du passage en France du nuage radioactif après la catastrophe de Tchernobyl en avril 1986.

L'unique personne mise en examen dans ce dossier, le Professeur Pierre Pellerin, avait sollicité, voici plusieurs mois, un non-lieu dans ce dossier instruit par la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy.

L'audience, à huis-clos, a duré toute la journée de ce jeudi 31 mars 2011, devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris. Cette demande de non-lieu était soutenue par le ministère public.

Par ailleurs, le ministère public a demandé la clôture de l'enquête, ouverte en juillet 2001, affirmant que les expertises versées au dossier ne démontrent pas de lien entre la catastrophe de Tchernobyl et certaines pathologies, comme le cancer de la thyroïde.

Si cette audience devant la chambre de l'instruction était fixée de longue date, elle intervient dans un contexte marqué la grave crise nucléaire au Japon.

La position du parquet général "ne va pas être bien comprise" par les parties civiles, a déclaré dans l'après-midi, Me Bernard Fau, l'un des avocats des parties civiles. Il redoute un non lieu qui ne serait pas compris par l'opinion publique qui se trouve dans une "situation de défiance à l'égard de l'institution judiciaire".

Dans la matinée, une trentaine de personnes, membres de l'Association française des malades de la thyroïde (AFMT) ou de la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD) ont manifesté sur le pont au Change, les abords du palais de justice leur étant barrés par des gendarmes mobiles.

Vingt-cinq ans après, et dans un contexte assombri par l'accident nucléaire de Fukushima, la catastrophe de Tchernobyl refait surface. La cour d'appel de Paris a examiné ce jeudi l'intérêt de poursuivre l'enquête sur les conséquences sanitaires du nuage radioactif en France.

Une enquête ouverte en 2001
La juge Marie-Odile Bertella-Geffroy enquête depuis 2001 pour établir un lien entre les cancers de la thyroïde et le passage du nuage de Tchernobyl au dessus de la France en avril 1986 et démontrer que les mesures d'information et de précaution n'ont pas été prises.

Explosion de traitements thyroïdiens
"C'est une affaire du même type que le sang contaminé ou l'amiante", estime Chantal Lhoir, fondatrice de l'Association française des malades de la thyroïde (AFMT) pour qui le lien entre la catastrophe nucléaire et l'explosion de maladies thyroïdienne ne fait aucun doute. "La consommation de Levothyrox (traitement thyroïdien) a été multipliée par cinq depuis 1986. Des régions comme le Mercantour ou la Corse ont été plus touchés que d'autres, avec des populations qui mangeaient leurs produits, laitages, salades, légumes verts…"

Nell Gaudry, membre de l'AFMT atteinte d'un cancer papillaire en 2006 déplore la "désinformation" qui a prévalu à l'époque. "Si on nous avait dit de laver nos légumes ou nos fruits à l'eau savonneuse et de faire attention, nous n'aurions pas été contaminés."

Le Professeur Pèlerin en examen
L'AFMT et la Criirad (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité) ont d'abord déposé une plainte pour "coups et blessures ayant entraîné la mort", motif qui n'a pas été accepté par la justice. C'est pour "tromperie aggravée" que le professeur Pierre Pèlerin, qui était à l'époque à la tête du Service central de protection contre les rayons ionisants (SCPRI), l'équivalent de l'IRSN, a été mis en examen en 2006. Il est accusé de ne pas avoir empêché la commercialisation d'aliments irradiés.

"On refuse aux malades de s'appeler victimes"
Dix ans après le début de l'enquête, la justice veut mettre un terme à l'enquête. Le procureur a demandé à la juge de suspendre son investigation et a requis un non-lieu. "On refuse aux malades le droit de s'appeler victimes, déplore Roland Desbordes, président de la Criirad. S'il y a non-lieu, on mettra sur la place publique tous les documents protégés par le secret de l'instruction, qui sont accablants, et qui montrent la volonté de mensonge."



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Mettre fin aussi à notre impuissance : agissons ensemble !