«Global zero» propose une relance du désarmement nucléaire
Après la récente entrée en vigueur du
nouveau traité START, le mouvement appelle les États-Unis et la
Russie à engager de nouvelles négociations début 2013.
Objectif : réduire leur arsenal
nucléaire respectif à 1 000 têtes nucléaires chacun et retirer
les armes nucléaires tactiques américaines et russes des bases
de combat européennes
«Global
Zero», le mouvement international pour l’élimination des
armes nucléaires lancé en 2007, propose le retrait des armes
nucléaires tactiques américaines et russes des bases de combat
européennes dans le cadre d’un nouvel accord bilatéral entre
les États-Unis et la Russie portant sur toutes les catégories
d’armes nucléaires, sans exception.
Dans un rapport rendu public aujourd’hui dans le cadre de la
48e Conférence sur la sécurité de Munich, la
commission « Global Zero » Otan-Russie affirme que cette
approche permettrait de sortir de l’impasse actuelle sur le
retrait total des armes nucléaires tactiques américaines
basées en Europe en offrant à chaque partie la possibilité de
répartir ses dispositifs stratégiques et tactiques dans les
proportions de son choix.
Les États-Unis et la Russie rapatrieraient leurs armes
nucléaires tactiques dans des installations de stockage aux États-Unis et en Russie, tout en réduisant leurs arsenaux
stratégiques à 1000 têtes nucléaires chacun. Cette première
étape franchie, les conditions favorables seraient réunies
pour amener la Chine et les autres pays disposant de l’arme
nucléaire à la table de négociations multilatérales sur la
réduction des armes nucléaires.
De quoi s’agit-il ?
Les États-Unis disposent actuellement de 500 bombes tactiques
(à courte portée) : environ 200 bombes à gravité B-61,
largables d’avion, stockées dans les installations
souterraines de six bases aériennes situées dans cinq pays
différents (Pays-Bas, Belgique, Italie, Turquie, Allemagne) et
300 armes supplémentaires stockées sur le territoire
américain. La Russie disposerait aujourd’hui de 2000 à 4000
armes tactiques, voire 5 500 en incluant l’arsenal inactif
(fusées sol-sol, missiles air-sol et bombes à gravitation).
Les deux tiers sont stockés dans l’ouest du pays dont une
partie importante à proximité des pays d’Europe centrale,
d’Europe de l’Est, des pays baltes et de la Norvège.
Du côté de l’Otan, le consensus n’existe pas en faveur d’un
retrait total des armes nucléaires tactiques américaines
basées en Europe, même si elles ont considérées comme
obsolètes. Des États membres souhaitent leur retrait
(l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas, soutenus par le
Danemark, le Luxembourg et la Norvège), d’autres (la Pologne
et la Hongrie, les pays baltes et la France soutenus par la
Turquie, l’Italie et le Royaume-Uni) plaident pour leur
maintien en Europe car ils estiment qu’elles servent leurs
intérêts de sécurité en les mettant à l’abri des intimidations
de la Russie (ou de l’Iran, pour la Turquie).
La France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis sont opposés
à un retrait unilatéral. Pour la Russie, les armes nucléaires,
et notamment les armes tactiques, conservent leur importance
comme facteur de dissuasion permettant de compenser son
infériorité dans le domaine des armes conventionnelles.
Les auteurs du rapport
Les auteurs, une brochette de quatorze anciens diplomates,
hauts gradés militaires et responsables politiques dont quatre
américains, cinq russes, deux allemands, un britannique, un
turc et un français (le général Bernard Norlain)-, se veulent
réalistes. Pour eux, le fait d’intégrer les armes nucléaires
tactiques basés en Europe à un accord nucléaire bilatéral
global entre les Etats-Unis et la Russie servirait les
intérêts de l’Otan comme ceux de la Russie en réduisant les
risques et les dépenses impliquées par leur déploiement.
Les négociations entre les États-Unis et la Russie
s’engageraient début 2013, une fois passées les échéances des
élections présidentielles russe et américaine et après le
sommet de l’Otan à Chicago, en mai 2012. Et pour faciliter
leur ouverture, des avancées seront nécessaires sur la
question de la coopération entre l’Otan et la Russie
concernant la défense anti-missile et sur l’application du
Traité sur les Forces conventionnelles en Europe.
François d’Alançon
Communiqué par le DRPC (Centre Documentation Recherche sur la Paix et les Conflits)
187 chemin de Choulans
69005 Lyon
- Tel. : 04.78.36.93.03
- Fax : 04.78.36.36.83
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