jeudi 21 avril 2011

Fukushima ne calmera pas les fous !


Mercredi 6 avril 2011 : « Atome contre biodiversité à Jaitapur »,

par Audrey Pulvar, sur France-Inter

http://sites.radiofrance.fr/franceinter/chro/sans-prejuges/index.php?id=103398

C'est un article signé du journaliste indien Praful Bidwai, consacré à l’opposition au nucléaire d’une partie de la population de cette région, Jaitapur, située à 400km au sud de Bombay. C’est le projet de construction sur place de six réacteurs EPR, projet piloté par Areva, qui est contesté. Pas par les autorités, ni locales, ni nationales, plutôt favorables, mais bien par les riverains, agriculteurs et pêcheurs notamment. La région de Jaitapur est considérée comme l’une des plus riches, en biodiversité, de la planète, avec des milliers d’espèces de végétaux et la présence de centaines de mammifères, oiseaux et amphibiens dont 325 au moins, d’après Greenpeace, font partie d’espèces menacées d’extinction. L’organisation écologiste dénonce par ailleurs, sur son site Internet, la folie de ce projet industriel. Alors que la région de Jaitapur est classée zone à très haut risque sismique, traversée qu’elle est par 3 failles tectoniques. Greenpeace affirme même qu’aujourd’hui, aucun réacteur nucléaire au monde n’est construit sur une zone comportant un risque sismique de cette ampleur… diable !

- On imagine, bien sûr, que la situation à Fukushima a remotivé les opposants, sur place, à ce projet.

Ils n’en demandaient pas tant, évidemment, mais c’est sûr que la tragédie que vit le Japon ravive la contestation. D’ailleurs, plusieurs journaux indiens font état d’une pause, dans le projet, histoire pour Areva et son partenaire sur place, de ré-évaluer les processus de sécurité. Pour construire ce complexe, il faudrait déplacer 40 000 personnes, or 95% d’entre-elles refuseraient l’expropriation, malgré des dédommagements plus que conséquents.

Les pêcheurs prédisent une destruction de leur économie, du fait des milliards de litres d’eau rejetés dans la mer par les circuits de refroidissement de la centrale. Une eau dont la température, plus élevée que celle de la mer, entraînera, ils n’en doutent pas, une surmortalité des poissons.

Plus largement, les riverains redoutent évidemment l’accident et ses conséquences pour la santé humaine, végétale ou animale.

Cité dans cet article, l’ancien président de la Commission indienne de contrôle de l’énergie atomique estime qu’aucune agence indépendante n’est pour le moment, en Inde, en mesure d’évaluer et de certifier la technologie de l’EPR.

J’ajoute que le partenaire d’Areva sur place, la Nuclear Power Corporation of India, se vante de faire sortir de terre, avec ce projet « le plus grand complexe nucléaire au monde » !

© Audrey Pulvar

AREVA a encore frappé...

Lire : Atome contre biodiversité à Jaitapur, de Praful Bidwai, dans Le Monde Diplomatique, Avril 2011.



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