Pas de nucléaire sans uranium. Pas d'uranium sans mines d'uranium... Coûte que coûte... Et tant pis si les populations du Niger en font les frais ! N'est-ce pas là un crime toléré ?
Voir : http://survie.org/francafrique/diplomatie-business-et-dictatures/article/l-epopee-d-areva-en-afrique-sortie
(On y trouve les 4 videos de la conférence de presse présentant Areva en Afrique)
La Françafrique est toujours là, notamment pour le nucléaire.
L’Association Survie et les Éditions Agone publient
Areva en Afrique – une face cachée du nucléaire français-, un Dossier
Noir écrit par Raphaël Granvaud. Sa sortie, pour demain en librairie,
s’accompagnera de mobilisations organisées
en partenariat avec le Réseau Sortir du nucléaire. Les enjeux majeurs
abordés dans l’ouvrage ont été présentés à la presse le 9 février par
l’auteur et des représentants de Survie, du réseau "Sortir du nucléaire"
et de la société civile gabonaise.
« Areva a pris une part très importante dans la politique du président Sarkozy de promotion des intérêts français en Afrique. Nous avons souhaité nous concentrer sur cette entreprise, qui est au cœur du système de la Françafrique
et sur ses imbrications diplomatiques, politiques, militaires, et qui
appartient pour l’essentiel à l’État français et donc aux contribuables » introduit Fabrice Tarrit, le président de Survie.
« Le but de ce Dossier Noir, explique Raphaël Granvaud, c’est
d’en finir avec le mythe de "l’indépendance énergétique", leitmotiv que
l’on retrouve dans 40 ans de discours des autorités politiques
françaises. » Ce mythe repose sur diverses manipulations statistiques, dont la principale est « la question des importations d’uranium qui
ne sont pas considérées comme importation énergétique dans les
statistiques officielles. (…) Cela va de pair avec une occultation de la
part de l’Afrique dans toute l’histoire du développement du nucléaire
français, depuis les origines », comme si
la France se considérait toujours propriétaire du sous-sol de ses
anciennes colonies. Pourtant, depuis 2001, elle importe la totalité de
son uranium et environ 30% provient du sous-sol nigérien, exploité par
les filiales d’Areva.
Si la France a très largement profité de l’uranium, en cooptant des
régimes autoritaires qui le lui fournissaient au meilleur prix, pour
l’auteur « le Niger n’a hérité que d’une triple
catastrophe : une catastrophe environnementale, une catastrophe
sanitaire et une catastrophe sociale. » Selon diverses
ONG, seulement 12 % de la valeur de l’uranium produit sur son sol est
revenu au Niger. Alors que le Niger éclaire une ampoule française sur
trois, il importe son électricité du Nigeria, et la majorité des
Nigériens n’y ont même pas accès.
Pour la porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire", Opale Crivello, « Areva refuse d’assumer ses responsabilités. »
Suite à l’exploitation de 210 mines entre 1946 et 2001 dans plus de 25
départements français par la Cogema (ex-Areva), il reste 300 millions de
tonnes de déchets d’uranium abandonnés. En outre l’IRSN est formel :
les travailleurs de l’uranium meurent plus tôt et développent des
cancers des poumons et des reins. Et ce sort n’est pas réservé aux seuls
mineurs. « Areva rétorque que pour le moment, il n’y a pas encore eu
de pathologies en lien avec la radioactivité. C’est faux ! Areva sait
très bien ce qu’endurent et ce qu’encourent les populations au Niger. Face à ce scandale et vu du retour d’expérience français, nous avons le devoir d’agir pour dénoncer ces pratiques au Niger », conclut Opale Crivello.
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