jeudi 8 mars 2012

La Françafrique nucléaire à l'œuvre

Pas de nucléaire sans uranium. Pas d'uranium sans mines d'uranium... Coûte que coûte... Et tant pis si les populations du Niger en font les frais ! N'est-ce pas là un crime toléré ?

Voir : http://survie.org/francafrique/diplomatie-business-et-dictatures/article/l-epopee-d-areva-en-afrique-sortie
 (On y trouve les 4 videos de la conférence de presse présentant Areva en Afrique)


 Diplomatie, Business et Dictatures
 La Françafrique est toujours là, notamment pour le nucléaire.


L’Association Survie et les Éditions Agone publient Areva en Afrique – une face cachée du nucléaire français-, un Dossier Noir écrit par Raphaël Granvaud. Sa sortie, pour demain en librairie, s’accompagnera de mobilisations organisées en partenariat avec le Réseau Sortir du nucléaire. Les enjeux majeurs abordés dans l’ouvrage ont été présentés à la presse le 9 février par l’auteur et des représentants de Survie, du réseau "Sortir du nucléaire" et de la société civile gabonaise.

«  Areva a pris une part très importante dans la politique du président Sarkozy de promotion des intérêts français en Afrique. Nous avons souhaité nous concentrer sur cette entreprise, qui est au cœur du système de la Françafrique et sur ses imbrications diplomatiques, politiques, militaires, et qui appartient pour l’essentiel à l’État français et donc aux contribuables » introduit Fabrice Tarrit, le président de Survie.

Areva en Afrique « Le but de ce Dossier Noir, explique Raphaël Granvaud, c’est d’en finir avec le mythe de "l’indépendance énergétique", leitmotiv que l’on retrouve dans 40 ans de discours des autorités politiques françaises. » Ce mythe repose sur diverses manipulations statistiques, dont la principale est « la question des importations d’uranium qui ne sont pas considérées comme importation énergétique dans les statistiques officielles. (…) Cela va de pair avec une occultation de la part de l’Afrique dans toute l’histoire du développement du nucléaire français, depuis les origines  », comme si la France se considérait toujours propriétaire du sous-sol de ses anciennes colonies. Pourtant, depuis 2001, elle importe la totalité de son uranium et environ 30% provient du sous-sol nigérien, exploité par les filiales d’Areva.

Si la France a très largement profité de l’uranium, en cooptant des régimes autoritaires qui le lui fournissaient au meilleur prix, pour l’auteur «  le Niger n’a hérité que d’une triple catastrophe : une catastrophe environnementale, une catastrophe sanitaire et une catastrophe sociale.  » Selon diverses ONG, seulement 12 % de la valeur de l’uranium produit sur son sol est revenu au Niger. Alors que le Niger éclaire une ampoule française sur trois, il importe son électricité du Nigeria, et la majorité des Nigériens n’y ont même pas accès.

Pour la porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire", Opale Crivello, « Areva refuse d’assumer ses responsabilités. » Suite à l’exploitation de 210 mines entre 1946 et 2001 dans plus de 25 départements français par la Cogema (ex-Areva), il reste 300 millions de tonnes de déchets d’uranium abandonnés. En outre l’IRSN est formel : les travailleurs de l’uranium meurent plus tôt et développent des cancers des poumons et des reins. Et ce sort n’est pas réservé aux seuls mineurs. « Areva rétorque que pour le moment, il n’y a pas encore eu de pathologies en lien avec la radioactivité. C’est faux ! Areva sait très bien ce qu’endurent et ce qu’encourent les populations au Niger. Face à ce scandale et vu du retour d’expérience français, nous avons le devoir d’agir pour dénoncer ces pratiques au Niger  », conclut Opale Crivello.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Mettre fin aussi à notre impuissance : agissons ensemble !