dimanche 19 juin 2011

Hamaoka : pire que Fukushima ?

L'information n'aura guère fait les commentaires des grands médias français. Et pourtant, quand l'État japonais (favorable au nucléaire) décide de stopper, au moins pour deux ans, une centrale à 5 réacteurs, vus les risques encourus par les populations locales, dans une zone hautement sismique, plus proche de Tokyo que Fukushima, on pourrait, tout de même, en tirer quelques enseignements !

Le tsunami aurait pu frapper là. D'ici à 30 ans, la probabilité d'un séisme d'amplitude 8 peut survenir dans la région d'Hamaoka ! Ce serait, cela aurait pu être, pire que Fukushima.

L'accident de Fukushima Daiichi a fait apparaître l'urgence de revoir tous les aspects de la réglementation de la production nucléaire, à commencer par les critères de sécurité en vigueur, les procédures de contrôle et le rôle des agences de surveillance. Le gouvernement japonais doit établir un nouveau système de réglementation avant le redémarrage des réacteurs de la centrale de Hamaoka.

Pour pouvoir répondre à l'augmentation de la demande électrique pendant l'été et faire des prévisions de gains, les compagnies d'électricité envisagent de remettre en service des réacteurs en cours de vérification. Bien que le danger ne soit pas aussi élevé qu'à Hamaoka, il s'agit de centrales à risque. Certaines installations vieillissantes sont situées juste au-dessus de failles actives et d'autres ont été soumises à de nombreuses reprises à de violentes secousses sismiques. Il est donc essentiel de répertorier les centrales à haut risque en tenant compte de leur emplacement et de leurs antécédents.

Il est bien sûr difficile de fermer sur-le-champ toutes les centrales. L'arrêt des réacteurs de Hamaoka est un premier pas vers la fermeture des centrales dangereuses.


L'opérateur de la centrale nucléaire de Hamaoka a arrêté la production de cette installation, située dans une région à forte activité sismique du centre du Japon, à la demande du gouvernement. Le réacteur numéro 5 a été arrêté l samedi 14 mai, à 13 heures (6 heures, heure française), a déclaré le porte-parole de Chubu Electric Power Co. Hiroaki Oobayashi. Le réacteur numéro 4 avait été arrêté la veille. Le réacteur 3 est déjà arrêté pour vérifications, alors que les unités 1 et 2 de cette centrale à cinq réacteurs ont été définitivement stoppées en 2009.

Deux mois après l'accident nucléaire de Fukushima consécutif à un séisme de magnitude 9 et à un tsunami géant, le premier ministre japonais, Naoto Kan, a demandé à Chubu Electric Power de suspendre le fonctionnement de la centrale de Hamaoka au nom de la sécurité des populations environnantes. M. Kan a souligné que, selon des sismologues, il existait 87 % de risques qu'un tremblement de terre de magnitude 8 frappe, au cours des 30 années à venir, la région de cette centrale, distante d'une centaine de kilomètres de la zone industrielle de Nagoya et de 200 km de Tokyo.

M. Kan avait ajouté qu'un accident grave sur ce site pourrait avoir un "énorme impact sur la société japonaise dans son ensemble". La centrale est située à proximité d'axes de transport stratégiques, entre les deux poumons économiques de l'archipel, la mégapole de Tokyo (centre-est) et le Kansai (centre ouest), où se trouvent les métropoles d'Osaka et Kobe.

Officiellement, l'arrêt des réacteurs 3, 4 et 5 n'est pas définitif. Durant leur suspension d'au moins deux ans, la compagnie fera une série d'investissements, notamment pour construire une digue et améliorer les moyens de sécuritéhttp afin de se prémunir contre un tsunami. Comme les autres centrales nucléaires nippones, Hamaoka est en bord de mer, du côté de l'océan Pacifique.

AFP

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