dimanche 12 juin 2011

Refus du retour au nucléaire en Italie ? No, Si...


Les Italiens ont commencé à voter, par référendum, sur le retour au nucléaire, la privatisation de l'eau et l'immunité pénale du Cavaliere, un vote que le gouvernement a cherché à décourager par tous les moyens.

Enjeu essentiel du scrutin, le taux de participation, qui doit atteindre 50% plus une voix pour que ces référendums, abrogatifs de lois en vigueur, soient adoptés, un quorum jamais atteint depuis 1995 pour ce type de vote.

"Le gouvernement a tout fait pour empêcher le succès du référendum", dénonce à l'AFP Antonio Borghesi, un responsable d'Italie des valeurs (IDV) un des partis d'opposition promoteurs du scrutin.

L'opposition accuse le Cavaliere d'avoir cherché à éviter que le quorum soit atteint, y compris en renonçant au dernier moment, il y a quelques semaines, à son projet phare de retour au nucléaire, rendant de facto caduque la loi que le référendum veut faire abroger.

M. Berlusconi voulait surtout empêcher, selon l'opposition, qu'à la faveur de l'énorme impopularité du nucléaire depuis la catastrophe de Fukushima, les Italiens n'abrogent, outre le retour à l'atome, une loi dite "d'empêchement légitime" qui lui permet d'éviter de se présenter à des procès en raison de ses obligations de Premier ministre.

L'Italie, qui comptait une poignée de centrales, a abandonné le nucléaire par référendum depuis 1987, dans la foulée de la catastrophe de Tchernobyl. Mais le gouvernement Berlusconi en a fait une de ses priorités prévoyant la construction de quatre centrales à partir de 2014 pour mise en service d'ici 2020.

Une forte participation et un échec du camp Berlusconi viendrait affaiblir un gouvernement déjà fragilisé par le grave revers subi par la coalition au pouvoir aux municipales partielles, il y a 15 jours quand elle a perdu entre autres son fief de Milan.

"Nous disons aux Italiens que leur destin est entre leurs mains", a souligné M. Borghesi.

Selon des sondages circulant dans les partis politiques, le taux de participation serait proche des fatidiques 50% mais il n'y a aucune certitude.

Les partisans du référendum ont ainsi multiplié les initiatives pour inciter les gens à voter, organisant concerts, spectacles et manifestations.

A Naples, des établissements balnéaires qui adhèrent à cette initiative promettent aux Italiens qui se priveront de plage dimanche et le prouveront avec leur carte électorale timbrée, deux chaises-longues au prix d'une pour le week-end d'après.

A Rome les initiatives vont de rabais dans des bars, restaurants ou bijoutiers à des massages, cours de yoga ou des concerts gratuits.

A Strasbourg, le leader des Verts au Parlement européen, Daniel Cohn-Bendit, a appelé les Italiens à voter massivement "oui" à l'abandon du nucléaire, estimant qu'en cas de succès "ce sera un signal important".

Les partisans du gouvernement rétorquent qu'en empêchant le retour de l'atome, l'avenir énergétique du pays serait compromis.

Et en ce qui concerne la libéralisation de la gestion d'eau ils affirment que l'eau resterait de toute manière un bien public et que seule sa distribution pourrait être confiée à des firmes privées, contrôlées par des entités publiques, pour améliorer l'efficacité du système.

Environ 47,2 millions d'Italiens dans la péninsule et 3,2 millions résidant à l'étranger sont concernés par ce référendum qui se déroulera dimanche de 06H00 GMT à 20H00 GMT et lundi de 05H00 GMT à 13H00 GMT.

AFP


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