lundi 13 juin 2011

Référendum : les Italiens nous montrent le chemin


On laisse déjà entendre que les Italiens n'ont pas rejeté le nucléaire mais Berlusconi !
On ne dit rien, non plus, du rejet de la privatisation de l'eau. Bref, ce réferendum gêne et, comme on l'a déjà fait des résultats des référendums français et néerlandais ou irlandais, il y a quelques années, on fera tout pour en atténuer la portée, puis on cherchera à en effacer, progressivement, les conclusions. Mais ce ne sera pas simple, car c'est un référendum qui a confirmé un référendum, et la volonté populaire ne se gomme pas avec une simple loi votée par des majorités de circonstances...

En France, on enrage : après l'Allemagne, la Suisse et maintenant l'Italie, va-t-il falloir plus vite qu'on ne l'avait envisagé "sortir du nucléaire" ? AREVA, EDF, SUEZ-environnement (sic) sont pris de court. Et ça ne va pas s'arranger : la situation au Japon reste très préoccupante, trois mois après la catastrophe.

Un vote sans ambiguïté



Par Reuters

Avec un taux de participation de 57%, bien supérieur au quorum nécessaire (50%), le référendum a tourné à la démonstration de force contre le nucléaire puisque près de 95% des votants ont marqué leur opposition à l'atome.

Ce référendum populaire abroge une loi adoptée l'an dernier par le gouvernement de Silvio Berlusconi pour relancer le programme nucléaire italien, suspendu par un précédent référendum en 1987, un an après la catastrophe de Tchernobyl.

Le gouvernement, conscient de l'impact de l'accident nucléaire en cours à Fukushima depuis le séisme et le tsunami du 11 mars, avait pris l'initiative de suspendre la reprise du programme nucléaire. L'issue du référendum de lundi condamne toute perspective de relance dans un avenir prévisible.

Elle accentue aussi la pression sur le nucléaire civil alors que l'Allemagne, qui a ordonné la fermeture de ses centrales les plus anciennes, a déjà annoncé son intention de sortir du nucléaire d'ici 2022.

En Suisse, le Conseil fédéral a décidé fin mai d'abandonner progressivement l'énergie nucléaire avec fermeture de la dernière centrale envisagée en 2034.

Au Japon, un sondage publié mardi par le quotidien Asahi révèle que 74% des personnes interrogées se prononcent en faveur d'une sortie progressive du nucléaire.

En France, le réseau Sortir du nucléaire a salué le "message fort envoyé par le peuple italien". "Alors que la Suisse, l'Allemagne et l'Italie tournent le dos au nucléaire, il est plus que temps pour la France aussi de changer d'ère et de sortir de l'atome au plus vite", écrit le réseau associatif dans un communiqué publié lundi soir.

"Les résultats de ce référendum sonnent le glas de l'accord entre le français EDF et l'italien Enel impulsé en avril 2010 par MM. Sarkozy et Berlusconi", ajoute le réseau.

EDF et Enel devaient fournir au moins 4 réacteurs nucléaires en Italie et avaient retenu le groupe français Areva. Un autre groupe français, GDF Suez, observait avec intérêt le marché italien.

Au printemps 2010, le gouvernement de Silvio Berlusconi disait vouloir tirer de l'atome 25% de la demande italienne d'électricité. Le projet de relance était défendu comme crucial pour la sécurité énergétique du pays. Mais Fukushima, conjugué au contexte politique et à la campagne menée par la gauche italienne pour que la consultation tourne au plébiscite contre Berlusconi, a eu raison de cet objectif.

"Nous devrons probablement dire adieu à la possibilité de centrales nucléaires et nous devrons nous engager fermement sur la voie de l'énergie renouvelable", a déclaré le président du Conseil italien avant même que les résultats du référendum ne soient connus. A la Bourse de Milan, le cours des actions des entreprises du secteur des énergies renouvelables a aussitôt progressé.

Les autres référendums portaient sur la privatisation de l'eau et sur "l'empêchement légitime" qui permet aux ministres et à Berlusconi de ne pas comparaître devant la justice. Là encore les Italiens ont voté contre Berlusconi.



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